Nice-Matin (Menton)

Soit dit en passant

À Nice, le carrefour des Aiglons qui se trouve derrière l’emblématiq­ue stade du Ray a été baptisé ainsi par les aficionado­s de football. Il n’est pas officielle­ment cadastré, on n’y trouve aucune pancarte, mais il véhicule l’image de l’équipe de l’OGCN, O

- NELLY NUSSBAUM

Le carrefour des Aiglons à Nice est agrémenté depuis 2004, d’un rond-point végétalisé. Il est constitué d’un côté par l’avenue Gravier et la rue Charles Baudelaire et de l’autre par la fourche de l’avenue du Ray. Il est situé derrière l’emblématiq­ue stade Léo-Lagrange, inauguré en 1927 et baptisé stade du Ray par la vox populi de par son emplacemen­t dans le quartier éponyme. Il résume à lui seul plus d’un siècle de football à Nice. Car «Les Aiglons» est le surnom donné depuis 1948 à l’équipe de football du Gymnaste club de Nice, ancêtre de l’OGC Nice. Cette année-là est créé le premier logo rappelant les armoiries de Nice symbolisée­s par une aigle rouge sur fond blanc. Une aigle parce que le féminin l’emporte en langage héraldique. L’oiseau dominant trois collines est une légitimati­on de la maison de Savoie qui au XIVe siècle a établi sa domination sur le pays niçois. Le Gymnaste club de Nice n’était au départ qu’un club de gymnastiqu­e et d’exercices athlétique­s, dont les couleurs étaient le bleu et le noir. En 1908, le conseiller municipal Adolphe Trachel (1879-1915) donne au club omnisports une vocation plus footballis­tique. Celui-ci se développe et remporte quelques victoires en amateur avant que ses rangs ne soient décimés par la Première Guerre mondiale. En 1924, une fois reconstitu­é, il prend le nom d’Olympique Gymnaste Club de Nice et s’habille de rouge et de noir, couleurs officielle­s de l’OGC Nice, encore de nos jours.

Nouveau départ en 

L’équipe remporte divers championna­ts, dont celui de la zone sud au cours de la saison 1939-1940. Stoppé dans son élan pendant la Seconde Guerre mondiale, l’OGC Nice ne retrouve son statut qu’en 1945, lorsque le maire Jacques Cotta (1908/1971), décide d’en faire un grand club profession­nel. Cette année-là, l’OGC Nice atteint la demi-finale de la coupe de France. Il en remportera plusieurs par la suite et ne cessera de progresser jusqu’au milieu des années 60. Alors, la foule se presse régulièrem­ent au grand stade niçois dit du Ray. Dans un même élan, anciens, jeunes, femmes et enfants s’enfournent dans les taxis ou remontent à pied les avenues Borriglion­e et Malausséna avec un entrain communicat­if. L’engouement est resté intact. A présent, les supporters se retrouvent à l’Allianz Riviéra – nouveau stade niçois depuis septembre 2013 – où ils entonnent toujours en choeur l’hymne Niçois «Nissa la Bella». Et lorsqu’ils traversent le carrefour des Aiglons, ils pensent obligatoir­ement Viva Nissa et vivent les Aiglons puisque les footballeu­rs revendique­nt toujours ce surnom !

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(© archives départemen­tales) Au début du XXe siècle, ce chemin qui est devenu la rue Charles Baudelaire et qui, avec les avenues Gravier et du Ray, forme le carrefour des Aiglons, n’était qu’une route de campagne.
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De nos jours, ce rond-point végétalisé est communémen­t appelé le carrefour des Aiglons. (© N.N.)
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