A eux l’Europe !

Vainqueur des Verts, Nice est assuré de disputer une Coupe d’Europe la saison prochaine. Quel exploit !

Dans une Allianz Riviera incandescente, le Gym l’a fait. La saison prochaine, il jouera, au minimum, la Ligue Europa. Il le doit, bien entendu, au génie de Hatem Ben Arfa, personnage central d’un collectif magnifique et magnifié par Claude Puel, qui place pour la deuxième fois de son mandat l’OGC Nice dans un costume d’Européen. Mais, hier soir, c’est Valère Germain, pris dans un dernier tourbillon de folie et auteur d’un doublé qui restera dans les mémoires des grands et des petits, qui a fait basculer le destin de cette équipe qui a rendu dingue la France du football. Au coup de sifflet final, l’Allianz Riviera a rugi pour fêter ses héros qui ont pris le temps de sauter, comme un seul homme, face à la Populaire Sud. Celle-ci avait donné le ton avec un tifo digne d’une grande soirée européenne. Dans ce jour pas comme les autres – un match de foot à Nice n’avait jamais accueilli autant de monde ! -, il fallait que le Gym souffre un peu pour que ce soit encore plus beau. Encore plus fort. Encore plus oppressant, même. Car, après les expulsions de Malcuit (56’) et Tabanou (72’), Nice a eu du mal à percer le coffre-fort des Verts, bâtis pour ne pas jouer au football dans leur 5-4-1, mais capables de souffrir ensemble et contrecarrer les plans niçois en première période. C’est une approche que Christophe Galtier assume et qui, malgré cette défaite, peut lui permettre de se qualifier pour une quatrième fois de suite pour l’Europe et encore dépasser le Gym au soir de la 38e journée. Nice, lui, a comme toujours tenté des choses en appliquant la recette qu’on aime. Mais elle a eu du mal à prendre face à des Stéphanois nés pour souffrir et qui ont jeté un froid sur une tête de Roux sauvée sur la ligne par Koziello (31’).

Une Allianz hystérique Pris dans la tenaille, Hatem Ben Arfa n’a pas eu le même éclat que lors de ses dernières sorties à domicile, mais au plus fort de la domination niçoise, il a pris les choses en main en décrochant, ce qui a eu le mérite de déstabiliser le bloc vert. Et puis, alors qu’on pensait Ruffier une fois encore touché par la grâce (parades sur Seri et Germain, 69’ et 72’), ce diable de Koziello a arraché un ballon au milieu de terrain. Avec beaucoup de coeur, Plea a pris son côté droit, centré dans la surface. Germain a jailli, rendant l’Allianz hystérique. C’était prenant. Touchant. Enivrant, au moment de son deuxième but, inscrit avec la classe des plus grands, qui a définitivement placé le Gym vers des horizons inconnus, mais qu’il rêve de redécouvrir depuis tant d’années. Et qui sait si Monaco trébuche contre Montpellier et que le Gym gagne à Guingamp, la troisième place, synonyme de Ligue des champions, deviendra à son tour une réalité pour le Gym.

VINCENT MENICHINI