Nice-Matin (Menton)

Rien n’arrête Magda Linette

La Polonaise et tête de série n°4 s’est hissée hier pour sa première finale en terre cagnoise

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Le geste est précis. Millimétré. A chaque point, le rituel est immuable. Tel Rafael Nadal obnubilé par le placement de ses bouteilles d’eau et la réalisatio­n de ses tocs avant de servir, Magda Linette a elle aussi ses habitudes. Ses repères. Dos au court, elle souffle, sautille et attend le bon moment avant de se retourner. Un robot ? Loin de là. Juste une façon de se focaliser sur le jeu et rien d’autre : « Chaque grand joueur a ce type de gestes, expose Izo Zunic, son coach. C’est quelque chose que l’on cultive à l’entraîneme­nt. Ça permet à Magda de revenir à l’essentiel, notamment lors de points difficiles. » Et hier, il valait mieux avoir les nerfs solides tant l’Ukrainienn­e Zanevska a donné du fil à retordre durant plus d’un set (4-6, 2-2). Autour d’un café après la qualificat­ion de sa protégée, Izo Zunic, celui qui la connaît évidemment le mieux, a apprécié la réaction (Linette a gagné la seconde puis la troisième manche 6-3, 6-1) : « Au début elle n’était pas focalisée sur son jeu et il y avait beaucoup Magda Linette va désormais affronter la favorite du tournoi en finale.

de vent. Elle a rectifié la chose ensuite et a suivi son plan. »

Un camp de base... en Chine ! Résultat, la droitière de 24 ans

au caractère bien affirmé sur le court peut toujours prétendre à rafler l’Open cagnois. Et au passage glisser dans sa vitrine son plus beau trophée sur terre battue.

De quoi laisser la températur­e d’Izo Zunic grimper, en vue de l’échéance dominicale. «Ilyade l’excitation. Madga a déjà gagné un 125 000$ en Chine (Cagnes est un 100 000$, ndlr) mais c’est tellement un autre environnem­ent ici. » Il faut dire que Linette et la Côte d’Azur, c’est comme une belle romance qui prend de l’ampleur cette année. Depuis 2014, celle qui peaufine ses coups à Guanghzou (sud de la Chine) à la « Star River Profession­nal Tennis Team », arpente les allées du parc Sauvaigo. Elle y est un peu comme chez elle. Et si l’objectif de base était d’affûter ses coups en vue de Roland-Garros, la semaine immaculée qu’elle vit à Cagnes a forcément validé la chose. « Etre en finale ici, c’est presque dans la logique de ce que produit Magda actuelleme­nt, complète son entraîneur depuis 4 ans. On se sent bien ici et quoiqu’il arrive, la préparatio­n pour la Porte d’Auteuil est réussie. » Qualifiée de joueuse plutôt « complète » et capable de « tout faire bien », dixit Izo Zunic, la 102e joueuse mondiale se devra néanmoins de prendre davantage l’initiative aujourd’hui. Le sacre pour la native de Poznan passe par là.

FLORENT CAFFERY

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