Nice-Matin (Menton)

Cannes, le coup de la panne

Coupable de trop de fautes directes, Cannes a chuté au tie-break dans sa quête de 19e titre consécutif face à l’outsider Saint-Raphaël en finale du championna­t de France

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CANNES - SAINT-RAPHAËL : - A Paris, stade Pierre-de-Coubertin. Arbitres : MM. Gaupp et Gadenne. Score des sets : 27-25 en 31 min ; 26-24 en 32 min ; 23-25 en 31 min ; 21-25 en 28 min ; 15-9 en seize min. CANNES : Bursac, Kodola, Camera (pas.), Sanchez Perez, Carrillo, Kloster. Puis Hutinski, Lazic, Akulova. Libero : Delros. Entr. : Y. Fang. Les points : Bursac (26), Kodola (20), Sanchez Perez (10), Carrillo (9), Hutinski (9), Lazic (5), Camera (2), Kloster (1). SAINT-RAPHAËL : Abrhamova, Vindevoghe­l, Gomiero, Grbic (pas.), Menghi, Kajalina. Puis : Ngeleka, Nowak, Idjilov. Libero : Giardino. Entr. : G. Bregoli. Les points : Vindevoghe­l (19), Gomiero (18), Kajalina (16), Menghi (12), Abrhamova (11), Grbic (3), Nowak (1).

Anny Courtade a des larmes de crocodile. La présidente du RC Cannes semble, une fois n’est pas coutume, complèteme­nt désoeuvrée. « Elles ont été meilleures que nous c’est clair, admettait la capitaine cannoise Sanja Bursac. Nous, on a fait n’importe quoi... » C’est dire l’ampleur de la détresse cannoise, abasourdie par cette onde de choc. Dix-huit ans de règne hégémoniqu­e, ça ne s’efface pas comme ça. Pas même dans une finale de championna­t de France où le Racing a souvent perdu les pédales, a plus réagi qu’autre chose.

Parfois dépassées, les coéquipièr­es de Kodola ont été menées de bout en bout, deux sets à zéro puis lors du tie-break décisif. « Je suis triste, je ne sais pas quoi dire, murmurait la passeuse Letizia Camera. C’est dur pour le club, pour le palmarès, pour mes copines aussi. » « C’est clairement un échec, on est abattues, relayait la centrale Myriam Kloster. Le stress ? Non, on est profession­nelles, ce n’est pas une excuse. » Il était écrit que cette saison, la terre ne tournerait pas aussi rond que d’habitude sur la Croisette. A l’image d’une Carrillo en Cannes a plié sur la scène nationale. Pour la première fois depuis  ans ....

souffrance, les Cannoises, irrégulièr­es, sont rentrées dans la finale à reculons, sans agressivit­é, commettant beaucoup (trop) d’erreurs. Sanja Bursac (26 points), intenable, n’a pas suffi à contrer la bande de Liesbet Vindevoghe­l, tout heureuse de se retrouver sur la plus

haute marche du podium après un repêchage en juillet et une 7e place régulière.

« Pas à notre niveau » « Je ne sais pas, j’attends que ça retombe pour me dire que c’est un truc de fou, soulignait la libero varoise Amandine Giardino. C’est

peut-être la fin de Cannes, le début pour Saint-Raphaël... Je suis vraiment contente parce qu’on est un groupe de copines et qu’on a montré que ce n’était pas par hasard qu’on était arrivées là. » « Je suis déçue bien sûr, quand on travaille toute l’année pour ça et qu’on ne joue pas à notre niveau, maugréait Bursac. Félicitati­ons à Saint-Raphaël, ils ont bien exploité nos défauts pour gagner ce match. On a fait trop d’erreurs, notre blocdéfens­e n’était pas assez solide, on a donné le ballon sans jouer. Et elles ont mis des points sur lesquels on n’arrivait pas à suivre. » A part une ligne noire sur le tableau d’honneur azuréen, que va-t-il donc rester de cet glissade, malgré le gain de la coupe de France le mois dernier ? Difficile à dire, lorsque même Yan Fang laisse planer le mystère sur un affront qui a du mal à passer (lire cidessous). « On a une équipe jeune, sans expérience, mais ce n’est pas une excuse, déclarait Bursac. Cette saison a été très difficile depuis le début, on devait montrer nos qualités ce soir mais on n’a pas réussi. L’avenir ? On verra avec le coach. » « Notre saison est ratée oui, concluait Camera, au vu du palmarès. »

A PARIS PIERRE-MICKAËL AYI

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