Nice-Matin (Menton)

RUGBY « C’est dur à avaler... »

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Encore marqué sous l’oeil droit par le rude combat livré à Montpellie­r, le genou et même toute la jambe gauche bloquée dans une attelle à l’issue de la guerre perdue face au Racing, Guilhem Guirado a fini cette interminab­le saison sur les rotules. Sa déception était vendredi soir à la hauteur de son investisse­ment tout au long de la saison, tant avec l’équipe de France que pour le RCT. Immense et encore renforcée par l’idée d’être passé totalement à côté d’une occasion unique pour n’importe quel joueur de Top 14, et encore plus pour un Catalan. Car s’il s’est bien gardé de politiser le débat et d’évoquer trop fort ses racines et sa fierté catalane avant et pendant cette finale, le capitaine toulonnais n’a jamais caché qu’il rêvait de brandir le Bouclier à Barcelone. Il revient une dernière fois sur ce raté magistral avant de partir en vacances... Bien méritées, quand même !

Cette rencontre était finalement un peu à l’image de votre saison ? Résumer notre saison sur ce match me paraît difficile. On a juste été trop indiscipli­né pour l’emporter sur un match de phases finales, et notamment sur une finale. Je n’ai pas les chiffres en tête mais on a concédé au moins quinze pénalités. Sachant les buteurs qu’ils avaient, que ce soit Goosen à plus de 50 m et Dan Carter dans les 40, on ne pouvait pas espérer gagner.

On a l’impression que c’est le carton rouge de Machenaud qui vous a fait sortir du match ? Je pense effectivem­ent qu’inconsciem­ment on s’est un peu relâché. On a concédé des pénalités, chacun a fait la sienne, on a joué un peu à l’envers. Je leur ai dit à la mi-temps que c’était dommage : à Très déçu par cet échec et blessé au genou, Guilhem Guirado va enfin pouvoir se reposer. Il était temps, même s’il rêvait d’une autre issue à cette saison infernale. (Photo D. Leriche/P. Blanchard)

chaque fois qu’on marquait des points, au lieu de faire des choses simples et de bien sortir de notre camp,

‘‘ on s’est fait peur et on leur a donné des pénalités alors que si on était allé loin chez eux comme ils l’ont très bien fait, le match aurait été différent. En phases finales, plus vous occupez le camp adverse, mieux c’est. C’est dommage. À la e, on les a sentis

émoussés après le carton. On marque et à partir de ce moment, j’ai eu l’impression que c’est nous qui étions à  contre . Le match nous a échappé en suivant. On n’a jamais remis la main sur le match et après, ça a été difficile. On garde espoir jusqu’à  minutes de la fin, mais c’est trop tard. Je pense que nous n’aurions pas eu

ces soucis si nous avions bien fait les choses.

L’environnem­ent vous a perturbé ? Non, je ne pense pas que ce soit le fait de jouer sur ce terrain et dans cette ambiance. On a juste manqué de maîtrise et de force collective pour s’en sortir. On l’a fait par à coups. Le Racing l’a fait pendant  minutes, donc félicitati­ons à eux..

Vous y avez vraiment cru jusqu’au bout ? Bien sûr, on a senti qu’ils

étaient complèteme­nt émoussés. Je pense que si on joue à la main quand on a pris la mêlée face aux poteaux, on marque. Mais bon, on n’a pas été fort sur la base et on l’a payé. C’était vraiment trop difficile de gagner ce match en faisant autant de fautes.

Votre blessure au genou ? Je pense que je suis touché au ligament latéral interne. J’en aurai sans doute pour quatre à six semaines. On verra. De toute façon, maintenant,

Vous avez quand même accompli une partie de votre rêve en jouant au Camp Nou ? Ce n’était même pas un rêve. Tout était prévu pour jouer dans ce stade. C’était comme ça. Même si c’était bien, je n’ai pas envie de dire que je ne rêvais que de ce stade. Je voulais vraiment gagner le Brennus. Je peux vous dire que même si vous le gagnez chaque année, vous en redemandez, car les saisons sont vraiment longues. On passe par des moments forts en émotions, et tout se joue sur  minutes. Vu les conditions et la physionomi­e du match, cet échec est vraiment dur à avaler...

PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

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