Muriel Hurtis : « Paris , j’y crois ! »
Toute jeune retraitée des pistes, Muriel Hurtis, 37 ans, était en visite hier matin au club Belambra de La Colle-sur-Loup. L’ancienne championne du monde et triple médaillée d’or européenne a d’abord concocté une séance de coaching et remise en forme, avec des gagnants d’un jeu-concours, sous un soleil de plomb, au profit de l’association Ela, dont elle est marraine depuis 2002. Après avoir enchaîné des fractionnés sur piste et un footing sur le bord du Loup, celle qui va bientôt s’installer dans la région aixoise pour endosser le costume de chargée de communication pour le Crédit agricole a accepté d’évoquer la candidature de Paris 2024, dont elle est ambassadrice, mais aussi le scandale de dopage qui secoue sa discipline.
Vous continuez à faire du sport ? Pas beaucoup. Je ne suis plus aussi active. Je vais courir de temps en temps, mais sans enjeu ni objectif, je n’ai plus la même motivation. Après toutes ces années sur les pistes, j’avais besoin de passer à autre chose. Ce qui me manque, c’est la compétition. Mais le corps avait trop trinqué, surtout les articulations. On est des petits vieux avant l’heure.
Vous êtes ambassadrice de la candidature de “Paris ”. Vous êtes confiante pour l’obtention des JO ? J’y crois ! C’est un très bon dossier. Déjà, parce que Paris est une ville magique. Ensuite, il y a beaucoup d’infrastructures existantes et aussi parce que % des sites seraient à moins de minutes du village olympique. Et puis ans après les Jeux de Paris , ça aurait une belle portée symbolique. Nous laisserions un bel héritage au pays. Pour la jeunesse, cela donnerait un but, des rêves et une motivation. Mais je n’oublie pas nos rivaux, notamment Los Angeles, qui est un concurrent très sérieux. En Muriel Hurtis accueillie hier par Vincent Pomparat, le directeur du Belambra de La Colle-sur-Loup. (Photo R.L.)
tout cas, on se mobilise pour la victoire de Paris. Je serai à Rio pour défendre cette candidature.
Sentez-vous l’élan populaire derrière ce projet ? Je ressens ce soutien, mais il pourrait être encore plus grand. Certes, c’est une échéance lointaine, mais la décision c’est demain (septembre ). Il y a des temps forts chaque semaine, maintenant il faudrait toucher toute la population.
Avez-vous été choquée, déçue par les révélations de dopage des athlètes russes ? Choquée, non pas vraiment. J’ai toujours eu des doutes, donc il n’y avait rien de surprenant. Ce qui l’était davantage, c’est l’implication en haut-lieu au sein de la Fédération internationale pour couvrir ces cas de dopage. Après, oui, il y a toujours de la déception. Dans ma carrière, j’ai déjà récupéré quatre médailles sur tapis vert. C’est très frustrant, elles n’ont plus le même goût. On m’a volé ces moments, et certainement d’autres médailles. Mais, même si certains athlètes ont choisi la voie de la tricherie et que l’image de notre sport est touchée, je continue d’affirmer que le sport sain ça existe. R.L.