Un KO et des émotions

«Je pensais qu’il y aurait davantage de monde. Les absents ont eu tort de ne pas être là, faisait d’ailleurs remarquer Yohan Lidon, pour qui c’était la deuxième participation à Monaco, après 2013. C’est toujours bien organisé, les athlètes sont très bien respectés. Et je sais à quel point c’est difficile vu que j’organise mes propres combats depuis un an. » Le Bûcheron (-78,100 kg) s’est montré tout aussi exemplaire sur le ring pour décrocher une 112e victoire en 140 combats face au Russe Datsiev (205 victoires en 229 combats). «C’est une victoire stratégique, il ne fallait pas que je m’énerve. Les Russes font beaucoup de compétition en amateurs,

donc je savais que pendant 23 rounds mon adversaire allait tourner. En pro, ce sont les frappes qui touchent qui comptent, pas les frappes dans les gants. Mon travail était donc de le coller, de l’user. Je pensais qu’il irait un peu plus à la guerre, mais il s’est méfié de ma puissance. Sur la fin du combat, c’est lui qui fuyait.» Un scénario digne de la réputation flatteuse du Mosellan. Le Bûcheron, c’est un garde forestier de 33 ans qui vit dans les bois et qui range la pêche au rang de ses plus grandes passions. Un gars nature et naturel. Qui est devenu le fer de lance du kickboxing français avec le départ à la retraite de Le Banner. Le 4 août, il sera à l’affiche du combat vedette de la “Fight Night” de SaintTropez. Le palmarès désormais gonflé d’un 14e titre de champion du monde, Yohan Lidon n’a rien perdu de son envie de combattre. « Continuer pour la boxe piedspoings française, pour prendre la relève des illustres champions qui m’ont précédé et montrer les valeurs de ce sport aux jeunes » reste un leitmotiv implacable. Au rang des grosses impressions de la soirée, Anissa Meksen (-52 kg) n’est pas loin. La Française de 27 ans a survolé son combat face à la Suédoise Gunnarsson. La dénommée Thérèse ressemblait à “Mère Theresa” face à la furia nancéienne. «Elle a été très passive, elle subissait tout le temps, c’était difficile pour moi de mettre en place ce que je voulais. C’était un combat sans risque, l’essentiel est assuré : j’ai gagné, sans bobos, ni blessures. » A 27 ans, la championne collectionne déjà plus de 10 titres mondiaux en près de 100 combats. Elle est déjà à l’affiche de nombreuses réunions qui auront lieu entre octobre et mars prochains, dont la “Nuit des Titans”. Son objectif principal ? « Rester la numéro 1. » Jusqu’ici elle n’a perdu que trois fois. C’est dire si elle sera difficile à aller chercher. Cedric Doumbé (-75 kg), alias “Le Meilleur”, a lui aussi assuré face au Serbe Jalovi. Puissant, le combattant de 23 ans a confirmé qu’il était promis à un bel avenir avec cette troisième ceinture mondiale au bout de sa 72e victoire en 78 combats. Cédric Tousch (-81,400 kg) fait encore plus fort question palmarès. Face au Bulgare Petrov, le boxeur tricolore a engrangé une 144e victoire en 146 combats ! La défaite, il ne l’a connu qu’une seule fois. Costaud. Comme la prestation de Salvador Dylan (-66,800 kg) face au combattant venu du Kirghizistan, Aleksei Fedoseev. Déjà champion du monde de Thai-boxing, le Français de 23 ans a martyrisé son adversaire de low-kick. Si bien qu’il l’a poussé à l’abandon au cours de la 4e reprise. On a bien cru qu’il viendrait jamais. Il aura donc fallu attendre le dernier round du dernier combat pour voir le seul KO de la soirée. Soit 1h15 du matin. A ce moment-là, Chingiz Allazov était mené aux points par un surprenant Allemand, Enriko Kehl (-69,100 kg). D’un crochet du droit, le Biélorusse a tout fait basculer. “Le Chinga” a frappé fort pour boucler la soirée. Le final parfait.

W. H.