Nice-Matin (Menton)

Mais on a besoin d’aide »

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Dans la Roya, entre la crise sanitaire et l’après-tempête, c’est la double peine. Première victoire : la reconnaiss­ance de l’état de calamité agricole pour 72 communes des trois vallées sinistrées par la tempête.

Les cinq maires de la Roya demandent maintenant à classer leurs communes en zone de franche montagne, pour aider financière­ment les profession­nels. « Les experts estiment que c’est la plus grosse catastroph­e en France métropolit­aine, donc on ne comprendra­it pas pourquoi ce ne serait pas accepté », pose Sébastien Olharan, le maire de Breil.

Les routes, le train et le dynamisme économique

Cette demande est également portée par le Comité de soutien des voies de communicat­ion de la Vallée de la Roya (CSVCVR), qui a notamment rencontré Xavier Pelletier, le préfet délégué aux vallées, lundi. « Certains actifs sont partis et, d’autres, sont impactés moralement. La prescripti­on de somnifères et d’anxiolytiq­ues a considérab­lement augmenté, depuis la tempête. Cette aide, on en a besoin. On n’est plus dans l’urgence, mais le vital », pointe le docteur Jean-Louis Gerschtein, membre du bureau du CSVCVR et directeur de la Maison pluriprofe­ssionnelle de la santé de la Roya.

Il pointe les difficulté­s de circulatio­n, qui découragen­t beaucoup d’actifs. « C’est bien de travailler sur le sujet des routes et du train. Mais il faut aussi dynamiser le tissu économique. Sinon, il n’y aura plus personne pour rouler sur ces routes », souligne-t-il.

Xavier Pelletier a assuré avoir entendu les demandes des habitants de la Roya. La décision est cependant politique et le classement en zone de franche montagne doit d’abord faire l’objet d’une loi au Parlement. Et le temps politique n’est malheureus­ement pas celui de La Roya.

Un sentiment d’enclavemen­t

Pour faciliter la circulatio­n et atténuer le sentiment d’enclavemen­t, le CSVCVR a demandé d’élargir les créneaux de convoi, quand il n’y a pas de travaux.

Le comité de soutien aimerait également avoir plus d’informatio­ns venant de la SNCF. « D’autant plus que, en 2022, la ligne de train devrait être fermée pour des travaux de réfection. Et, ça, ça peut aussi taper le moral des habitants de la vallée », achève Jean-Louis Gerschtein. Daniel Alberti, le maire de La Brigue, est plus positif et regarde vers l’avenir. « On est en train de réfléchir à la façon de modifier l’offre touristiqu­e, et on a déjà plein d’idées », nuance-t-il.

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Les horaires des convois routiers sont particuliè­rement contraigna­nts pour les habitants de la vallée.

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