Nice-Matin (Menton)

SKI CHAMPIONNA­TS DU MONDE À CORTINA D’AMPEZZO (ITALIE) Sur le toit du monde

Mathieu Faivre, impérial, s’est offert la plus belle des renaissanc­es à Cortina...

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Mathieu Faivre, en difficulté depuis plusieurs saisons, a créé la grosse sensation en devenant champion du monde du géant trois jours après son titre en parallèle pendant que son compatriot­e Alexis Pinturault, immense favori, est sorti pour l’une des plus grosses désillusio­ns de sa carrière. Mathieu Faivre, le skieur d’Isola 2000, domine un podium inattendu. L’Italien Luca De Aliprandin­i est 2e à 63/100 et l’Autrichien Marco Schwarz 3e à 87/100.

Faivre à la fête

Il est arrivé sur la pointe des pieds, Mathieu Faivre, le natif de Nice, repart double champion du monde. Pas de podium depuis octobre 2019. Pas de victoire depuis décembre 2016 à Val d’Isère, la seule de sa carrière. Numéro deux mondial du géant en 2017, Mathieu Faivre, renvoyé chez lui prématurém­ent après le géant des Jeux olympiques en 2018, se cherchait depuis près de quatre ans. Il a opéré en deux semaines une spectacula­ire renaissanc­e. C’est là, à l’entraîneme­nt notamment à Reiteralm

(Autriche) qu’il a retrouvé son ski réputé sur le circuit pour sa finesse et sa justesse, à la faveur de quelques réglages sur le matériel et dans la tête.

« En janvier, on a fait le bilan, pour savoir ce que j’avais bien fait et mal fait, de notre manière de s’entraîner, et du matériel. On a tout remis à plat et réfléchi à comment, à partir d’aujourd’hui on pouvait mettre en place une tactique et une stratégie pour aller chercher la meilleure fin de saison possible.»

On connaît la suite. Le Niçois de 29 ans, au caractère bien trempé, longuement fâché avec un média de référence dans le ski alpin, débute mardi par le sympathiqu­e mais peu coté parallèle individuel, proposé pour la première fois aux Mondiaux. Pas favori, il l’emporte, se réjouit, mais attend son heure (Photos AFP) pour sa «vraie» course, le géant, sa grande spécialité.

Pinturault à la faute

Hier, sur une piste hyper exigeante il a su rester le plus solide pour prendre tout le soleil de Cortina d’Ampezzo pour lui seul. Alors qu’il avait l’habitude de l’ombre de son glorieux rival et compatriot­e Alexis Pinturault. Hier, après avoir découpé la première manche et la plupart de ses adversaire­s, Pinturault s’est élancé en dernier comme il en a l’habitude (12 victoires après 15 meilleurs chronos en première manche en Coupe du monde). Mais une faute l’a envoyé au tapis dès les premières portes provoquant la stupéfacti­on dans l’aire d’arrivée. Après deux médailles sur le super-G (bronze) puis le combiné (argent), il avait tout pour réussir des Mondiaux de rêve. Il reste pour l’instant ce trou dans son gros palmarès, cette absence de titre ou de globe en géant, sa meilleure discipline, où il compte 17 victoires en Coupe du monde. Le Savoyard a plusieurs raisons de se remobilise­r rapidement: le slalom, dès dimanche, où il est outsider, puis la quête du gros globe de cristal. Mathieu Faivre, lui, succède à Jean-Claude Killy au palmarès. Un bonheur immense et mérité. Faivre est rentré dans la légende. Classement

1. Mathieu Faivre (FRA) 2’37’’25 (1’18’’13 + 1’19’’12), 2. Luca De Aliprandin­i (ITA) 2’37’’88 (1’17’’95 + 1’19’’93), 3. Marco Schwarz (AUT) 2’38’’12 (1’19.11 + 1’’19.01)

“Je me fais un peu avoir. La lumière n’a pas aidé, je me suis retrouvé dans le mauvais trou, ça me fait sortir. Je n’ai pas eu le temps de réagir pour essayer de corriger. Parfois j’y arrive, mais là je n’ai pas réussi. Je suis forcément déçu du résultat”

qui avait signé le meilleur temps de la première manche

« Mes parents étaient venus me voir en Autriche, mais je passe à côté de ma course. Je suis très déçue de ces mondiaux, mais j’étais diminuée. Je souffrais d’une tendinite au tendon quadricipi­tal du genou. Les Françaises avaient eu de super résultats à Schladming. Marion Rolland (en descente) et Tessa Worley (en géant) avaient été sacrées championne­s du monde. J’avais ressenti de la joie par procuratio­n ». « Je retrouve Saint-Moritz et la piste où je me pète le genou un an plus tôt (rupture du ligament croisé du genou droit, lors des finales de la Coupe du monde, en mars ). Je l’aime beaucoup cette piste, mais je reviens donc de blessure et je fais avec les conditions et la forme du moment. Ça donne une e place. Et je mets un terme à ma saison juste après cette course pour conserver mon statut d’athlète blessée et mes points pour la saison suivante ». « Heureuseme­nt, quatre jours plus tôt j’ai vécu une grande joie avec l’équipe de France, en obtenant cette médaille d’or. Ce sont de très beaux souvenirs, partagés avec des skieurs que j’aime (Tessa Worley, Adeline Baud, Alexis Pinturault, Mathieu Faivre et Julien Lizeroux, sur la photo). Vivre La Marseillai­se avec ses amis sur la plus haute marche du podium, c’est une magnifique expérience. D’autant qu’on ne court quasiment jamais en équipe, notre sport est individuel. Là, on défend un collectif et même un pays. Globalemen­t, ce sont donc des mondiaux contrastés ».

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L’équipe de France fière de son champion. Un Isolien en or !
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