Le prince héritier saoudien accusé par Washington de l’assassinat d’un journaliste
Les États-Unis ont publiquement accusé hier le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, dit MBS, d’avoir « validé » l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, au risque d’une crise entre les deux pays alliés.
« Nous sommes parvenus à la conclusion que le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a validé une opération à Istanbul, en Turquie, pour capturer ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi », écrit la direction du renseignement national dans un court rapport déclassifié à la demande du président Joe Biden alors que son prédécesseur Donald Trump l’avait gardé secret. Collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien après en avoir été proche, l’éditorialiste s’était exilé aux États-Unis en 2017, redoutant une arrestation après avoir critiqué le prince héritier.
Jamal Khashoggi était âgé de 59 ans au moment de sa mort. Ses restes n’ont jamais été retrouvés.
Volatilisé
Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi entre au consulat saoudien à Istanbul, selon une image de caméra de surveillance publiée par le Washington Post. D’après sa fiancée turque, Hatice Cengiz, il s’y était rendu pour des démarches administratives en vue de leur mariage mais n’en est jamais ressorti.
Le 5, MBS affirme que Khashoggi est entré au consulat mais en est sorti peu après. Le Washington Post affirme le 7 que le corps « a probablement été découpé et mis dans des caisses avant d’être transféré par avion » hors de Turquie.
Selon le New York Times, l’un des hommes soupçonnés d’être impliqué dans l’assassinat appartient à l’entourage de MBS et trois autres aux services de sécurité rattachés au prince héritier.