Un carnaval illégal arrêté dans le Vieux-Nice
Un carnaval en liberté était prévu ce week-end place Garibaldi et à la Libération. Mais le préfet a posé son veto. Les carnavaleux ont quand même manifesté hier. Tout le monde a été verbalisé.
Dans le Vieux-Nice, Sunny et Micheline détonnent. Les deux musiciens déguisés sont venus manifester, hier, à Nice pour les personnes en détresse psychologique. « L’idée c’était de faire un petit carnaval en liberté, avec des chants et de la musique, pour partager un peu de joie. Mais la police nous a chassés alors que nous l’avions déclaré en préfecture. »
Ce que confirme un courrier de la préfecture, en date de ce vendredi, partagé sur les réseaux sociaux. Il est indiqué que la manifestation a été déclarée trois jours avant. Elle devait durer tout le weekend, place Garibaldi et à Libération avec discours, danses et défilés costumés. En plein confinement.
Véto du préfet
Évidemment, le préfet des Alpes-Maritimes s’y est opposé. Il a rappelé que « seules les manifestations revendicatives sont autorisées et que les manifestations festives et culturelles, notamment les carnavals, sont interdits ».
Mais, les manifestants se sont quand même rassemblés, hier matin, place Garibaldi. À 13 heures, ils étaient une vingtaine place Rossetti. Sans distanciation sociale... ni masque.
« Vivre comme avant »
Guillaume, canette de bière à la main, confie : « Je voulais juste vivre une journée comme avant le virus. Ça fait un an que je suis à la rue parce que j’ai perdu mon travail. Je suis venu retrouver du lien social. »
Une femme se présente comme Antigone. «Les commerçants sont ruinés, les gens se suicident », avance la participante. Pour elle, le confinement partiel n’est pas justifié. « L’épidémie, c’est du fake. Les résultats PCR aussi. Les hôpitaux ne sont pas saturés et les masques ne servent à rien. »
Mais la fête a tourné court. Quinze policiers nationaux sont intervenus vingt minutes après.
Tous les participants ont été verbalisés pour nonport du masque, absence d’attestation dérogatoire et pour avoir bravé l’interdiction du carnaval selon la police. Certains ont été embarqués au commissariat d’Auvare pour une vérification d’identité.
CÉLIA MALLECK
Autre manif hier, à h , place Pellegrini près de Garibaldi à Nice. Une dizaine d’alternatifs, la CGT santé et le collectif intermittents précaires ont voulu soutenir la culture dans la vallée de la Roya. Mais sans fanfare ni carnaval, pour respecter les règles sanitaires. Un texte a été lu pour « faire vivre la culture contre un ordre sanitaire démesuré » sans, pour autant, tomber dans le discours complotiste ().
Déclarée en préfecture, leur manifestation revendicative, et donc légale, s’est soldée par une série de verbalisations. Philémon, un des organisateurs, s’insurge :
« On a été de bonne foi en annulant la partie festive, comme nous l’avait demandé le préfet. On est libertaires, mais responsables. » Les amendes seront contestées.
1. Retrouvez le texte sur nicematin.com
(Photo d’illustration ABJ)