Nice-Matin (Menton)

Le chiffre

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Princesse des océans ! Femme de tempéramen­t ! Mais Alexia est aussi une femme pressée ! D’abord d’en finir avec ce Tour du monde, en “choisissan­t” de couper la ligne dès potronmine­t (son ETA initial était fixé dans l’après-midi), après 111 jours, 17 heures et 3 minutes passés en mer. Pressée, aussi, d’y retourner, les premiers mots de “Capt’ain courage”, avant même de poser ses semelles sur les pontons, ne laissant planer aucun doute làdessus. 24e de cette 9e édition, le Biotoise a en tout cas reçu un accueil digne d’une rock star en conf’ de presse. Tellement mérité !

Que t’inspire cette aventure ?

Je ne réalise pas bien encore. Je ne me suis pas permis de dire que c’était fait tant que je n’avais pas passé la ligne. Parce qu’il peut toujours se produire un truc. Comme cette chute un peu bête dans le bateau. Mais ce que je retiens de ce Vendée, c’est d’abord d’avoir bien galéré pour réussir à monter le projet. Jusqu’à ce que, en plein confinemen­t, TSE nous appelle et nous propose un partenaria­t très important. Ça nous a permis de changer la quille, un mois avant le départ. Personne n’y croyait, à part moi et l’équipe. Mais avec ce Pingouin incroyable, le plus vieux bateau de la flotte ( ans), qui a bien mérité maintenant de partir à la retraite après sept tours du monde, on a vécu une aventure formidable. En fait, là je me dis que rien n’est jamais impossible.

« Une aventure inspirante pour les petites filles »

Tu fais aussi partie du cercle très fermé de ces femmes qui ont réussi à boucler un Vendée…

On était six au départ. Et six à l’arrivée, soit hors course ou en course, mais on l’a toutes bouclé ce tour du monde ! Peu importe d’ailleurs, parce qu’avoir eu la volonté de repartir (après avaries, NDLR), c’était hyper-courageux de la part d’Isa et Sam (lire le chiffre). Ce doit être aussi le début de quelque chose de normal. Quand on voit que Clarisse (Cremer) bat le record d’Ellen Mc Arthur, je suis évidemment très contente pour elle parce qu’elle a très bien navigué. Mais quelle honte ! Parce qu’il a fallu  ans pour battre ce record. Parce que, nous les filles, on n’avait pas encore eu les moyens financiers. Cette année, il y a eu des projets féminins intéressan­ts, mais il faut que ça se poursuive. En tout cas, c’est inspirant pour toutes les petites filles qui veulent faire de la voile, ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Juste de se dire que ce n’est pas une question de genre, mais une question de volonté, de déterminat­ion et de travail. À peine arrivée, tes pensées sont tournées vers la prochaine édition. Tous les moments difficiles sont déjà oubliés ?

Je savais, avant le départ, que ce Vendée serait très dur pour moi, surtout avec ce vieux bateau. Mais partir sur ce projet aventure, c’était la réalisatio­n d’un rêve de petite fille. Je me suis accrochée à ça pour aller au bout. Et puis, il y a eu d’autres challenges moins sportifs, pour la science et l’éducation. En contribuan­t avec myplanet au programme de l’Unesco et aux   enfants qui nous ont suivis. C’était, sur l’eau, un autre moyen d’être combative.

Comme le nombre de femmes à avoir bouclé le Vendée Globe, sur la totalité des  éditions. Elles sont  en fait, mais Isabelle Joschke et Sam Davies, cette année, étaient déjà hors course à leur arrivée aux Sables d’Olonne.

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