Inauguration sous
Hier, les rampes Saint-Michel rénovées ont été inaugurées. Un chantier colossal dont l’enjeu était de réaliser des travaux d’étanchéité d’ampleur pour résister aux assauts de l’humidité.
Depuis le quai Bonaparte, les badauds s‘arrêtent pour prendre un irrésistible « selfie » souvenir. Il faut dire que la vue – qui s’élance depuis les escaliers et jusqu’à la cime du clocher de la basilique Saint-Michel – est digne d’une carte postale. Hier matin, après un an de travaux, les rampes Saint-Michel de Menton (1), ont enfin été inaugurées. Le jeu d’ombres et de lumières, dans un dégradé de couleur ocre, révèle la splendeur de ce fleuron du patrimoine de la Ville.
Commencé il y a un an, le chantier colossal avait pour but de poser des enduits résistant aux assauts de l’humidité. Après un « décroûtage » et une opération de dessalement des pierres à l’eau déminéralisée, la pose des badigeons (enduits à la chaux) a redonné aux rampes un nouvel éclat.
Témoin de l’évolution de la Ville
« Il y avait beaucoup de désordres liés à l’eau qui pénètre les murs. Nous nous sommes attachés à restaurer les maçonneries, les emmarchements mais aussi les magnifiques calades du sol, explique AlainCharles Perrot, architecte en chef des Monuments historiques, en charge de la restauration. Ça a été extrêmement émouvant de rénover la basilique Saint-Michel mais aussi les rampes, aménagement urbain qui l’accompagne. Cet ensemble a une dimension symbolique et historique. Ici, il y avait le repère de tous les Mentonnais. Ils voyaient et entendaient la cloche », ajoute-t-il.
Et de rappeler que la basilique comme les rampes, sont les témoins de l‘évolution progressive de Menton. « Au fur et à mesure du temps, le port est devenu moins important par rapport aux activités touristiques. Au milieu du XXe siècle, trois cents ans après la création des premières rampes, un accès a été créé pour se rendre directement, non pas au port, mais à la plage. Cet ouvrage montre à quel point la ville s’est développée à cette période. »
Une nécessaire transmission du savoir-faire
De son côté, Yann de Carné, gérant de Méditerranéenne de Bâtiment et de Rénovation (SMBR), entreprise spécialisée dans les activités de restauration en maçonnerie et missionnée sur les chantiers des rampes et de la basilique, a tenu à rappeler l’importance de la transmission. « Grâce à ces travaux, nous avons pu embaucher trois jeunes et leur apprendre le métier. Dans une société où tout doit aller vite, nous manquons de candidats car les chantiers du patrimoine sont souvent longs et il faut savoir prendre son temps. Néanmoins, il est nécessaire de transmettre ce savoir-faire et de faire aimer le patrimoine aux nouvelles générations. » Pour que la rénovation des rampes Saint-Michel résiste aux aléas climatiques, il faudra réaliser un entretien régulier. « Après cette grosse phase de travaux, nous devrons refaire les badigeons tous les deux ans pour maintenir les états de surface », précise Pierre Aubrun, responsable du service des bâtiments communaux.
Après la Tour de la Noria, la villa Maria
Serena, le musée du Bastion, la basilique et les rampes Saint-Michel, le vaste chantier de restauration du patrimoine bâti de Menton continue. Ainsi, les travaux extérieurs du palais de Carnolès s’achèveront en mai. La rénovation des chapelles Saint-Jacques, pénitents blancs et noirs est à venir. « Restaurer le patrimoine, c’est une façon de respecter l’héritage du passé et de préserver l’identité des Mentonnais », conclut le maire, Jean-Claude Guibal.
Respecter l’héritage du passé ”
1. Financé par la Ville, le montant de cette restauration est estimé à 515 000 euros.
2. L’an dernier, les travaux de restauration de la basilique SaintMichel ont été achevés (rénovation du Campanin, des façades et des statues, accès pour les personnes à mobilité réduite...).