Échouages : sale temps
Si le problème est moins prégnant en que sur la côte Atlantique, les échouages de cétacés doivent néanmoins être pris au sérieux. Et plus généralement, ceux liés à l’action humaine...
Depuis les années quatre-vingt-dix, les échouages de dauphins sont observés en nombre de plus en plus important sur les côtes atlantiques françaises. Un phénomène qui n’épargne pas la Méditerranée, même si celle-ci – et c’est heureux – enregistre beaucoup moins de cas, principalement parce que les pratiques de pêche y sont moins « lourdes » et que le risque de captures accidentelles s’y trouve donc réduit.
Chaque année, du côté du golfe de Gascogne, de sinistres records sont ainsi battus et une poussée très forte a été enregistrée à partir de .
Pour cette année , ce sont quelque petits cétacés qui se sont déjà échoués lors des deux premiers mois, constate le ministère de la Mer qui a donc décidé
de renforcer un dispositif consistant à comprendre, analyser, recenser les échouages avec davantage de précision. De quoi dresser un état des lieux, mais pas d’éviter la mort des dauphins. Or, selon l’Observatoire Pelagis,
Un cri d’alarme lancé en , malheureusement toujours d’actualité aujourd’hui. Plus près de chez nous, sur les côtes des Alpes-Maritimes et du Var, il n’y a pas d’échouages de masse.
La moyenne annuelle pour l’ensemble de la Méditerranée française n’excède d’ailleurs pas cas pour les dix dernières années.
Mais régulièrement, la découverte de cadavres de dauphins vient nous interpeller sur le sort tragique de ces sympathiques mammifères marins.
En décembre, deux d’entre eux ont été retrouvés à Hyères et à Saint-Jean-CapFerrat.
En octobre, c’est dans une crique du Trayas qu’un spécimen est venu s’échouer. En juillet dernier, autre décès d’un dauphin constaté à Nice. Et si l’on remonte à , on se souvient de ce rorqual qui est venu finir ses jours sur une plage de Saint-Raphaël.
Autant de drames qui peuvent être liés à une mort naturelle ou à l’action de l’homme, qu’il s’agisse d’un acte de pêche, d’une blessure d’hélice ou de l’ingestion de corps étrangers. Autant de drames qui doivent nous rappeler que la vie de Flipper est précieuse et qu’il convient de la préserver. Quoi qu’il en coûte !
(Photo M. S.)
Finalement, que serait l’idéal pour sauvegarder toutes ces espèces ?
Que l’on arrête de pêcher de façon aussi intensive, aussi industrielle. Que l’on stoppe les prélèvements trop importants et que l’on encourage la pêche locale qui n’est pas guidée par les grands marchés de consommation mondiale. Tant que l’on ne sera pas capable d’instaurer une pêche durable, on ne réglera pas le problème. Et cela ne concerne pas que les dauphins, mais aussi les oiseaux, les requins, les tortues, etc.
Les cétacés sont réellement en danger aujourd’hui ?
Oui. En Méditerranée, nous avons huit espèces résidentes – avec des souspopulations spécifiques – qui n’ont plus d’échanges avec l’Atlantique. Deux sont en danger, trois sont vulnérables et pour les trois autres, nous n’avons pas suffisamment de données car on ne les rencontre pas assez fréquemment pour évaluer leur statut.
Il y a donc une vraie urgence à faire quelque chose mais pas que pour les cétacés. Tout l’écosystème de la Méditerranée est sous pression et comme il s’agit d’une mer semi-fermée, elle est beaucoup plus sensible au changement climatique. Tout s’accumule.