MOTO Verdoïa, parenthèse italienne
Faute de pouvoir rempiler en WorldSSP dans de bonnes conditions, le jeune loup niçois Andy Verdoïa fait cette saison un crochet par le championnat d’Italie... sans perdre de vue le Mondial
On pensait le voir passer la deuxième sur la scène du championnat du monde Supersport 600, alias le WorldSSP. Fausse piste ! Pour Andy Verdoïa, l’heure de la rentrée ne sonnera pas début mai à Estoril mais dès les 17 et 18 avril au Mugello. Bien qu’ayant ponctué sa saison d’apprentissage d’une victoire historique (*) à Barcelone, grâce à un coup de poker réussi avec des pneus ‘‘slicks’’ sous le déluge catalan, l’espoir du guidon niçois tire un trait - provisoire - sur le Mondial. Direction le championnat d’Italie (CIV) où il chevauchera aussi une Yamaha R6. Pourquoi ce soudain changement de cap ? « Parce que je n’ai pas pu intégrer un team de pointe pour prolonger ma progression, aller plus haut », répond l’ancien pensionnaire du WorldSSP300 (4e en 2019) dont le baptême du feu à l’étage supérieur fut en dents de scie l’an dernier (16e avec seulement 35 points au compteur). «Je sors d’une saison compliquée, d’accord. Quelques problèmes physiques m’ont mis des bâtons dans les roues. Notre équipe découvrait le championnat. Malgré tout, mon principal objectif a été atteint. J’ai beaucoup appris, mon pilotage a évolué. Fort de l’expérience acquise, on espérait poursuivre le chemin en mettant tous les atouts de notre côté. Pas question d’enchaîner une seconde campagne en milieu de tableau. Cela supposait de trouver une place au sein d’un top team. Hélas, le coronavirus vient de faire flamber les budgets. Les structures capables de jouer le titre, Evan Bros. et Ten Kate par exemple, réclament aujourd’hui des sommes déraisonnables. Mission impossible, même avec le soutien de Yamaha Motor Europe. »
« Un bon souvenir de Misano »
Plutôt que de se brûler les ailes, à 18 ans, l’enfant de la baie des Anges préfère donc la parenthèse italienne proposée par l’écurie Gomma Racing. « Ils viennent de conquérir deux titres nationaux consécutifs en 600. Un gage de compétitivité. Je vais découvrir leur R6 dimanche (aujourd’hui) sur un circuit situé près de chez eux, dans les environs de Parme. Même châssis et mêmes suspensions que la version WSSP : seul le moteur compte quelques chevaux en moins. L’avantage du CIV par rapport aux championnats de France ou d’Espagne, c’est que tout le monde roule en Pirelli, les pneus du Mondial. J’ai déjà pas mal progressé dans ma manière d’exploiter ces gommes. Je connais leur mode d’emploi, mais on (Photos DR) peut encore peaufiner des détails. »
Six manches et quatre circuits jalonnent sa nouvelle feuille de route. « Je garde un bon souvenir de Misano puisque c’est là que j’ai gravi mon premier podium en
WorldSSP300. À Imola, il s’agira aussi d’un retour. Reste à découvrir le Mugello et Vallelunga qui accueillera l’ultime étape (9-10 octobre). Le théâtre d’une lutte finale que l’on espère bien animer. »
« Faire le plein de confiance »
Après deux mois sans le moindre roulage, Andy vient d’enchaîner trois séances d’essais en Espagne, à Carthagène, Almeria et Jerez. « Excellentes sensations, chronos positifs. Au guidon de ma moto d’entraînement, j’ai fait jeu égal avec certains pilotes du Mondial qui révisaient aussi leurs gammes. Et même mieux... »
Sur les terres de l’icône Valentino Rossi, le petit « Francese » visera le titre, cela va de soi. « Je veux aussi faire le plein de confiance dans la perspective d’un come-back en WorldSSP », insiste-t-il. « L’idée, c’est de rebondir dès que possible. En 2022 au plus tard. Et pourquoi pas dès cet automne si l’on m’accorde une ‘‘wild card’’ (invitation). Ou deux, ou trois ! »
Histoire de fermer la parenthèse italienne en beauté...
GIL LÉON * En remportant la course 1 barcelonaise le 19 septembre 2020, à 17 ans et 11 mois, Andy Verdoïa est devenu le plus jeune vainqueur d’une manche du championnat du monde Supersport 600.