Odile Capitani-Dollo
Elle a été sur tous les fronts de l’épidémie de Covid-19. Adjointe aux Ressources humaines-affaires médicales de l’hôpital de Menton depuis 2011, Odile Capitani-Dollo a été propulsée à la tête de l’établissement mentonnais le 1er avril 2020, au coeur de la crise sanitaire et du confinement.
Mais cette infirmière de formation, qui a exercé plus de dix ans au CHU La Timone à Marseille avant d’être cadre de santé, a su faire face à tous les défis qui l’attendaient grâce au soutien des équipes (aussi bien administratives que soignantes), et le premier fut de taille : l’accueil des premiers patients hospitalisés Covid à La Palmosa et la mise en place d’une unité dédiée, « ils faisaient encore très peur à ce moment-là ; il a fallu réorganiser l’hôpital pour protéger les personnels tout en accueillant dans les meilleures conditions les malades. Ce qui m’a permis d’assumer mes responsabilités, c’est la confiance que l’on avait les uns envers les autres, avec le sentiment évident qu’on devait tous être là », explique la directrice.
Très émue aussi par la solidarité manifestée par la population. « C’était très symbolique, mais j’ai éprouvé beaucoup de fierté et de courage, et face à cette maladie qui était encore inconnue, j’ai fait en sorte de maintenir le cap et de ne pas projeter mes propres peurs au quotidien pour gérer la situation comme un chef d’établissement…»
Odile Capitani-Dollo avoue avoir mis « entre parenthèses mon temps personnel pour donner du temps aux autres, mais aussi pour protéger les miens. Comme beaucoup d’autres femmes de l’établissement, j’ai fait le choix de me priver de voir mes enfants, même s’ils sont adultes et j’ai eu la chance d’être grand-mère… Mais je n’ai pu voir mon petitfils qu’un mois après sa naissance ». À la fin du premier confinement, la directrice a livré un autre combat : obtenir la prime exceptionnelle attribuée à tous les personnels soignants, mais à Menton, l’amertume est restée sur les lèvres, car malgré la mobilisation générale, il n’y a pas eu de reconnaissance… Cependant, Odile Capitani-Dollo est une femme optimiste et pleine d’espoir : investie et entière, elle « croit encore plus aux valeurs portées par l’hôpital public. On ne gagnera contre cette maladie que par la solidarité, et même au-delà des portes de l’hôpital »..