FOOTBALL C’est toujours show !
Un an après le dernier derby à l’Allianz Riviera de la vie d’avant, l’OGC Nice reçoit l’AS Monaco dans un stade vide pour sauver sa saison. A la lutte pour le top 3, l’ASM a d’autres priorités
Il s’en est passé des choses depuis un an et la venue de l’AS Monaco à l’Allianz Riviera. C’était le 7 mars 2020, les stades étaient encore pleins, la vie légère, les bars bondés, Kasper Dolberg un attaquant merveilleux, Moussa Wagué un passeur décisif improbable, Patrick Vieira un coach à la mode et l’OGC Nice un candidat à l’Europe. Depuis, on n’est pas devenus fous, mais presque, et ce qui était vrai alors ne l’est plus du tout. Les derbys, et autres, ne se jouent plus que devant des sièges vides, ce qui n’exclut en rien la possibilité de voir un bon match de football.
Car l’AS Monaco est redevenue un club qui compte dans le paysage du foot français grâce à la qualité de son recrutement (Volland, Disasi, Caio Henrique...) et un entraîneur, Niko Kovac, à l’élégance rare, mais surtout capable de fédérer autour d’une cause commune.
Le dilemme de Kovac
(Photo Jean-François Ottonello) titre que Monaco regarde avec des jumelles, mais un peu d’espoir. « Quand vous avez la possibilité de faire entrer Fabregas, Jovetic, Diatta, Disasi et j’en passe... » a glissé Adrian Ursea, avant le troisième derby de la saison après les deux premiers remportés par l’AS Monaco en Ligue 1.
« J’ai commencé à parler avec Axel (Disasi, son ancien coéquipier à Reims) .Je lui ai dit que cette fois, c’était pour nous. Monaco n’est pas une équipe qui nous fait peur, a annoncé Hassane Kamara, en balance avec Nsoki sur le côté gauche de la défense. On se concentre sur nous, on veut à tout prix faire un match plein. »
La vie sans Boudaoui
Pour le Gym, qui voit tomber ses joueurs en forme un à un cette saison (Boudaoui sera absent pour les deux prochains mois), cette Coupe de France est une formidable occasion de se relever et d’envisager autre chose qu’un printemps à ressasser tout ce qui n’a pas été ou ne va plus.
« C’est un grand objectif, on ne fait pas la saison espérée, a reconnu Kamara. La Coupe peut nous permettre de retrouver du plaisir, de redresser la barre. C’est important pour les supporters également. Jouer une finale au Stade de France, c’est un rêve. Je n’ai jamais eu cette chance. »
VINCENT MENICHINI
(Photos J.-F. Ottonello, S. Botella, AFP et DR)
gagner à Strasbourg. Ils ne pouvaient pas remporter tous leurs matchs. » J. A. : « J’ai vu un Monaco catastrophique à Strasbourg, mais ne comptez pas sur un moral à zéro. Il n’y a aucune chance. Quand j’ai joué à Paris (2001-08), j’ai connu ça. On avait perdu après une série de douze ou treize matchs sans défaite et on a gagné les dix suivants. »
Quel Niçois se distinguera ?
R. C. : « Avec Gouiri, Nice a eu le coup de pif. Il est habile avec une belle marge de progression. Il a les qualités du très bon attaquant moderne, même s’il pourrait être plus calme dans la finition. »
M.B.: « Gouiri est l’élément moteur. Il ne faut pas chercher midi à 14h. Il y a aussi Claude-Maurice qui revient bien après son repositionnement au milieu. Et j’attends aussi Saliba et Todibo dans le leadership dont Nice manque cette saison. Ils ont connu de grands clubs, n’ont pas peur et il faut qu’à un moment certains soient capables d’insuffler quelque chose. Même s’ils ne sont pas là depuis longtemps. Dans la motivation, Fred Gioria et Didier Digard (les adjoints d’Ursea, NDLR) vont être importants. Ils sont Niçois dans l’âme et le coeur. Ils vont faire comprendre aux derniers arrivés que le derby est un match à part. Ce que je n’ai pas vu en L1, lors du retour au Louis-II (2-1).» J. A. : « Je pense à Atal et Gouiri. Lui, je ne le connaissais pas très
bien, mais c’est une très bonne surprise. Tous les résultats de Nice sont venus de lui. C’est moins le cas de Benitez. Il connaît sa saison la plus difficile depuis son arrivée et c’est normal. Quand tu ramènes sept ou huit points par saison, à un moment, tu es moins bien. Les centimètres que tu avais pour toi sur certains tirs, tu ne les as plus. S’il joue, un derby peut être l’occasion de se relancer (en cas de nul, le match se jouera directement aux tirs au but). »
Nice doit-il s’inspirer de Strasbourg ?*
R. C. : « Il n’est pas évident qu’une formule suffise à battre Monaco. Pour le faire, il faut un plan A, un plan B et un Nice au top de A à Z. »
M.B.: « Strasbourg a les joueurs pour jouer à trois derrière, pas Nice. On l’a vu. Le Gym pensait avoir une assise quand il jouait de la sorte, mais il y a eu trop d’erreurs et aucune prise de responsabilité dans le marquage. Trop d’espaces étaient laissés à l’adversaire. Je ne suis pas sûr que ce serait la solution. »
J. A. : « Jouer à trois derrière, c’est la grande mode, mais il faut avoir une structure pour le faire. Même Paris s’y est essayé et a galéré. Todibo et Saliba sont-ils faits pour jouer dans ce système ? »
CHRISTOPHER ROUX * Mercredi, face à l’ASM,Thierry Laurey a joué à trois derrière pour calquer sa formation sur le 3-4-3 de Niko Kovac sur les phases offensives. Cette option a perturbé les Monégasques.