Pourquoi transfère-t-on des malades, alors qu’il reste des lits ?
Le transfert des malades (ou évacuation sanitaire) permet de désengorger les services de réanimation, alors que les durées moyennes de séjour en réanimation tendent à augmenter : de l’ordre de 14 jours pour les patients atteints de formes graves de Covid. «Il s’agit d’anticiper une saturation des lits de réanimation, à l’approche du weekend en particulier, pour disposer d’une réserve pour d’autres malades. Ces transferts, 5 à 6 par semaine, réalisés par hélicoptère ou avion médicalisé, nous ont rendu de grands services ces dernières semaines, en nous permettant de passer un cap et d’éviter de passer à un palier supérieur du plan de gestion de crise. Soit de déprogrammer massivement les interventions chirurgicales », argue Romain Alexandre, directeur de la délégation 06 de l’ARS Paca. Depuis un mois, quelque 40 malades hospitalisés dans l’un ou l’autre des établissements de santé de la région Paca ont été transférés vers d’autres régions, en particulier la Bretagne et l’Occitanie. Pour ce qui concerne le Var et les A.-M. : au cours de la semaine du 1er mars, trois patients varois (l’un hospitalisé à Draguignan, les deux autres à Fréjus), et six patients maralpins ont été évacués. La semaine suivante, c’est quatre patients hospitalisés à Nice, deux à Cannes et un à Fréjus qui ont été respectivement transférés vers Toulouse, Poitiers et Albi. Depuis mardi, trois autres patients hospitalisés au CHU de Nice et un à l’hôpital de Fréjus ont quitté le territoire pour l’Occitanie. Ces transferts tendent à diminuer en nombre, alors que la tension dans les hôpitaux des A.-M. est moins forte depuis quelques jours. Ce dont on ne peut que se réjouir. « Il s’agit d’un dispositif lourd, d’un point de vue logistique et familial, rappelle Romain Alexandre. Nous avons essuyé quelques refus de proches - ce qui peut bien sûr être entendu - mais de façon marginale. » Parmi les patients évacués vers d’autres