Le Belem a ans et bien des vies
Mis à l’eau le juin , le Belem – du nom de son comptoir commercial au Brésil – fut, d’abord, un navire de commerce français. Basé aux Antilles, il échappe miraculeusement à l’éruption de la Montagne Pelée, le mai . Après campagnes, sa carrière prend fin à l’orée de la Première guerre. En , il est acheté par le duc de Westminster et devient yacht de luxe britannique ; en , changement de propriétaire, de nom [Fantôme II] et mène Sir Arthur Ernest Guinness autour du monde. Périples qui cesseront en (la guerre, encore), le troismâts étant désarmé sur l’île de Wight. Là aussi, il passe entre les gouttes et les bombardements. Racheté par le capitaine d’industrie italien Vittorio Cini – et renommé Giorgio Cini – il est transformé, en à son arrivée à Venise, en navire-école.
Un siècle après avoir échappé à l’éruption, il retourne voir la Montagne Pelée
Trop vétuste pour la formation navale, il reste, à partir de l’été , cinq ans à quai sur l’île San Giorgio Maggiore. En , les carabiniers proposent de financer sa restauration. Très, trop chère. Il est donc cédé aux chantiers navals vénitiens qui, eux-mêmes, sont contraints de la mettre en vente. En janvier , la Caisse d’Épargne l’acquiert. Retour sous pavillon français et le nom de Belem. L’année suivante, la toute jeune fondation éponyme se le voit confier. Après cinq ans de restauration, il est transformé, dès , en navire-école civil, ouvert à tous. En , double clin d’oeil à l’Histoire : il entre à nouveau dans le port de Belem do Parà et participe, le mai, au centenaire de l’éruption de la Montagne Pelée.