Vaccins : quelle dose, quel labo et pour qui ?
Entre les vaccins autorisés (ou pas), avec ARN messager ou vecteur viral, les personnes éligibles à la vaccination, il est parfois très difficile de s’y retrouver… On fait le point.
La vaccination est ouverte depuis hier, dans les centres de vaccination, à tous les Français de plus de 60 ans, sans conditions avec les vaccins des laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna.. À partir du 15 juin, elle pourra être étendue aux autres tranches de la population. Sur la semaine du 29 mars, « ce sont 1,9 million d’injections qui ont été réalisées, soit une augmentation de près de 60 % en deux semaines », a commenté jeudi Gabriel Attal, le porteparole du gouvernement. « La cadence s’est accélérée pour de bon, a-t-il ajouté, évoquant des aléas qui peuvent intervenir sur la livraison par des laboratoires. À ce jour, l’Agence européenne du médicament (EMA) a donné son feu vert à l’utilisation en France de quatre formules : AstraZeneca, Johnson & Johnson (depuis le 11 mars), Moderna, Pfizer. Ils bénéficient d’une autorisation conditionnelle (une autorisation de mise sur le marché d’une durée d’un an).
Ce feu vert a donné droit à la commercialisation de ces vaccins et à leur administration gratuitement en fonction des publics concernés. D’autres vaccins sont en cours d’étude, parmi lesquels le russe Spoutnik V dont la procédure d’homologation aurait été lancée le 20 janvier auprès de l’Agence européenne du médicament.
Le gouvernement liste les différences entre les quatre vaccins autorisés. Les vaccins développés par Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca s’administrent (jusqu’ici, lire page suivante) en deux doses. Pfizer/BioNTech et Moderna sont des vaccins à ARN messagers (acide ribonucléique), ce qui induit un circuit logistique et un mode de conservation différents des vaccins classiques. AstraZeneca, à vecteur viral, bénéficie quant à lui d’une logistique simplifiée. Le quatrième vaccin, Janssen, de l’entreprise américaine Johnson & Johnson est un vaccin à vecteur viral qui ne nécessite qu’une seule dose et ne requiert pas de très basses températures pour sa conservation.
Tous les Français ne peuvent pas être vaccinés. La campagne vaccinale, lancée le 27 décembre, s’organise autour d’un calendrier des personnes éligibles. Le déploiement de la vaccination se fait progressivement suivant une logique simple : la priorité est donnée aux publics les plus vulnérables au virus et les plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie.
« À ce jour, les professionnels éligibles à la vaccination sont les professionnels de santé, d’un établissement de santé, d’un établissement ou service médicosocial intervenant auprès de personnes vulnérables, salariés de particuliers employeurs intervenant auprès de personnes âgées et handicapées vulnérables, sapeurs-pompiers », indique le site servicepublic.fr. Depuis ce lundi 12 avril, les plus de 55 ans peuvent avoir accès à la vaccination avec l’AstraZeneca en pharmacie ainsi que chez les professionnels de santé. Ce week-end, le Premier ministre a annoncé l’ouverture, en centres de vaccinations, de créneaux dédiés aux professionnels prioritaires de plus de 55 ans (enseignants, policiers, gendarmes…).
Le principe est que les plus de 55 ans peuvent recevoir les vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna (réalisés dans les Ehpad ou les centres de (Photo AFP)
vaccination). Et AstraZeneca (utilisé par un médecin traitant, un pharmacien ou dans les Ehpad). Les plus de 60 ans sans comorbidités ont aussi droit depuis hier à leur dose Moderna ou Pfizer. Cette tranche d’âge (60-69 ans) fait depuis le début de la campagne de vaccination l’objet d’un traitement spécifique. En entrant dans le détail des vaccins :
> Le Pfizer est le premier vaccin autorisé en Europe depuis le 21 décembre 2020. Son taux d’efficacité est estimé à 95 % après la seconde dose pour prévenir les formes symptomatiques de la maladie. Il est considéré comme efficace à 94,7 % chez les plus de 65 ans particulièrement exposés aux formes sévères de la Covid. > Le Moderna est autorisé depuis le 6 janvier 2021. Son efficacité est estimée à 94,1 % pour prévenir les formes symptomatiques de la Covid-19 à l’issue de la seconde dose. Son efficacité est de 84,6 % chez les plus de 65 ans.
> L’AstraZeneca (AZD122), est autorisé depuis le 29 janvier 2021. Il a été suspendu quelques jours en raison de l’apparition de cas de thromboses (lire aussi page suivante). L’Agence européenne du médicament a confirmé l’innocuité. Il est désormais réservé aux plus de 55 ans. La Haute autorité de santé a toutefois recommandé aux 500 000 personnes âgées de moins de 55 ans ayant reçu une première dose de compléter la vaccination avec un vaccin à ARN messager dans un délai de 12 semaines après la première injection.
> Le Johnson & Johnson (Janssen) a été autorisé le 11 mars 2021. Une seule dose est nécessaire. Selon Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, le vaccin américain sera distribué et administré dans les mêmes conditions que ce qui est prévu pour l’AstraZenaca. « C’est-à-dire pour les personnes âgées de 55 ans », a-t-il précisé ce mercredi.