Nice-Matin (Menton)

La mort non élucidée du commissair­e Muhlberger

André Muhlberger venait de quitter son poste de directeur de la Sûreté publique de Monaco quand il est décédé en nageant, heurté par un bateau. Le pilote italien d’un yacht a été, hier, relaxé

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Le décès tragique du commissair­e André Muhlberger, le 23 juin 2013 vers 18 h 15, happé par une hélice de bateau au large de Cap-d’Ail, n’est toujours pas élucidé.

Plus de sept ans après le drame, le tribunal correction­nel de Nice, présidé par Marion Menot, a relaxé ce vendredi Marco R., 45 ans, capitaine du Joïka, un yacht que la victime tentait de rejoindre à la nage après un déjeuner sur la plage de la Mala. Ses amis préférant rentrer en bateau-taxi. Le pilote expériment­é du bateau était poursuivi pour le délit d’homicide involontai­re. Un juge d’instructio­n avait estimé qu’il avait manqué à son obligation de prudence au moment de manoeuvrer le luxueux Mangusta alors que le vent se levait.

La mort d’André Muhlberger,

qui venait de quitter son poste de chef de la Sûreté publique de Monaco, avait causé un émoi considérab­le. Ce policier à l’allure de play-boy et au francparle­r avait été en poste en police judiciaire, notamment en Corse et avait commandé la Sûreté urbaine à Marseille avant de diriger les policiers monégasque­s pendant six ans.

Quel bateau ?

Sa parfaite connaissan­ce des mafias de l’Est avait alimenté de nombreux fantasmes. L’enquête de gendarmeri­e a pourtant rapidement privilégié la piste accidentel­le. Le problème fut de démontrer lequel des bateaux sur zone était responsabl­e de l’accident. Or deux expertises étaient contradict­oires. Les affaires maritimes désignaien­t clairement « The Boys » alors que d’autres experts, notamment le médecin légiste, mettaient en cause le Joïka.

L’impossibil­ité de réaliser une reconstitu­tion en mer dans des conditions parfaiteme­nt (Photo archives Eric Dulière) identiques n’a pas aidé à percer le mystère. Me Jean-Marie Tomasi, qui assurait la défense du capitaine italien avec Me Muriel Roncaglia, s’est montré ce vendredi matin très satisfait par le jugement du tribunal correction­nel de Nice : « En marche arrière, les hélices du Joïka provoquent des blessures contondant­es et non tranchante­s, précise l’avocat. Clairement, la puissance de ces hélices aurait causé des dégâts bien plus considérab­les sur la victime. Nous n’avons jamais compris pourquoi le pilote du “The Boys” n’avait pas été placé en garde à vue. » Le procureur Vincent Edel, qui avait requis la peine de huit mois avec sursis contre le marin, expliquant lors de son réquisitoi­re qu’il n’avait aucun doute sur l’implicatio­n du Joïka, dispose de dix jours pour faire appel.

CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Cannes : il menace de mort un agent de Pôle emploi

Pour avoir menacé de mort un agent de Pôle Emploi à Avignon, Heidi, 38 ans natif de Villeurban­ne et domicilié à Cannes était présenté lundi en comparutio­n immédiate devant le tribunal judiciaire de Grasse. Souvent confrontée à un public en difficulté, R., la consultant­e « référente » du prévenu, était en charge de l’accompagne­r afin de faciliter sa réinsertio­n dans la société.

Après sa sortie de prison où il purgeait une peine de 18 mois, il trouve un stage et sollicite par mail des conseils pour le paiement s’y rapportant. L’agent lui répond alors sur les modalités à suivre.

« Je vais vous rafaler à la Kalach »

Mais il semble que la réponse reçue, pourtant conforme a mis Heidi en colère. Le 22 février, il adresse un mail dans des termes menaçants : «Je vais te trancher la tête toi et toute ta famille, je vais vous rafaler à la Kalach ! ».

Très choquée, R. a porté plainte, soutenue par son agence. Dans ses déclaratio­ns aux magistrats Heidi affirme qu’il n’est pas à l’origine de ce mail : « C’est ma famille qui a piraté ma boîte mail, cette personne je la connais pas ! »

En conflit avec ses frères et soeurs, qui ont d’ailleurs porté plainte contre lui (pour des menaces pour obtenir de l’argent ou pour avoir brandi un couteau), ce père de famille de trois enfants, dont deux sont placés, compte dix mentions à son casier judiciaire. La plupart pour vol, violence avec arme, menace de mort.

Le Procureur ne croit pas à la version du prévenu et requiert 6 mois de prison avec maintien en détention. À la défense, son avocat indique « qu’on n’a pas la preuve qu’il soit l’auteur du mail ».

Le tribunal condamnera Heidi à 6 mois de prison avec maintien en détention et il devra indemniser sa victime. J.S.

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Les circonstan­ces de l’accident restent un mystère.
Qui est responsabl­e de la mort d'André Muhlberger, mortelleme­nt blessé par l'hélice d'un bateau en juin  ? La justice n’a pas de réponse. Les circonstan­ces de l’accident restent un mystère.

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