Nice-Matin (Menton)

Les Ballets de

La compagnie a investi la Salle des Princes du Grimaldi Forum pour une nouvelle série, entamée hier, de dix spectacles afin de retrouver le public. Coppél.i.A. ouvre le bal

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La vie d’avant. En décembre 2019, la compagnie des Ballets de Monte-Carlo présentait la nouvelle création de son chorégraph­e directeur, JeanChrist­ophe Maillot, Coppél-i.A.. Un spectacle ambitieux, revisitant un classique de la danse. L’histoire d’un homme qui tombe sous le charme d’une poupée. Dans cette version contempora­ine, la poupée est un robot incarné par une danseuse de chair et d’os. La création aurait dû, dix-huit mois après sa première, être jouée un peu partout dans le monde. Elle était notamment attendue à Paris à l’automne 2020 puis à nouveau ce printemps. Mais la Covid-19 a bouleversé les plans. « On a réussi à jouer le spectacle en Allemagne à la fin de l’été 2020, en passant entre les gouttes, mais après nous n’avons pas pu l’exploiter, déplore Jean-Christophe Maillot. L’avantage est que l’oeuvre existe, on a réussi faire cette création avant la crise. Et elle reprendra sa vie une fois que la parenthèse sera passée, ce n’est pas périssable ».

Spectacles à  heures

En attendant, c’est à Monaco que Coppél-i.A. réapparaît. La troupe a entamé vendredi un marathon de dix spectacles jusqu’au début du mois de mai au Grimaldi Forum. Coppél-i.A. les 16,17 et 18 avril ; LAC du 23 au 26 avril et Le Songe du 1er au 3 mai.

Subtilité du couvre-feu en vigueur, c’est à 14 heures que sont prévues les dix représenta­tions. Un horaire pas ordinaire qui ne semble pas déranger les danseurs. « Ce n’est rien de dramatique, on aura peut-être même plus de temps pour récupérer après le spectacle », sourit Lou Beyne.

« De toute façon, la Covid a changé notre façon de travailler. L’an dernier, le confinemen­t nous a laissés un grand moment sans travailler, à devoir s’entraîner à la maison pour rester en forme. C’était une épreuve. Pour certains, nous sommes habitués depuis l’âge de six ans à danser chaque jour. Maintenant qu’on peut s’entraîner et danser, jouer à 14 heures ce n’est pas un problème », renchérit Matej Urban.

Le public plutôt que la caméra

Lou et Matej, danseurs de la compagnie seront respective­ment Coppélia et Coppélius dans la pièce présentée à partir de ce soir au Grimaldi Forum. Une rareté dans leur univers où de nombreuses compagnies sont à l’arrêt. « Nous sommes privilégié­s, reconnaiss­ant et heureux de pouvoir monter sur scène. Même si notre rythme de travailler a changé, c’est une joie de voir le public et ne pas danser seulement devant une caméra », témoigne la jeune danseuse française.

Elle endossera à nouveau le costume spectacula­ire de Coppélia, rôle qu’elle a créé en décembre 2019 à Monaco et qui résonne encore elle, assurant que c’est un ballet qui sera « joué longtemps ». Émotion partagée par son partenaire sur les planches. « La vision qu’a eue Jean-Christophe Maillot d’amener ce ballet ancien vers un univers différent, en évoquant la relation entre l’humain et la machine, c’est très actuel, très novateur », conclue Matej.

Pour ceux qui n’avaient pas vu la création en décembre, les séances de rattrapage se poursuiven­t tout le week-end.

Reportage :

Cédric VERANY cverany@monacomati­n.mc Photos :

Cyril DODERGNY

 ??  ?? La compagnie, tous les matins, travaille sur la scène de la Salle des Princes pour effectuer son échauffeme­nt quotidien au son du piano et pratiquer les exercices à la barre, typiques de « la classe », nom technique de cet entraîneme­nt.
La compagnie, tous les matins, travaille sur la scène de la Salle des Princes pour effectuer son échauffeme­nt quotidien au son du piano et pratiquer les exercices à la barre, typiques de « la classe », nom technique de cet entraîneme­nt.
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