Mia : l’inquiétant profil des ravisseurs
La garde à vue des quatre suspects a été prolongée de 24 heures hier soir. Une fuite à l’étranger est désormais envisagée.
La petite Mia, enlevée mardi dans les Vosges, restait hier introuvable, ainsi que sa mère. Mais le scénario « minutieusement » préparé du rapt de l'enfant, organisé à la demande de la mère et le profil anti-système des ravisseurs ont été percés au grand jour.
Ces derniers, âgés de 23 à 60 ans, seraient proches de la mouvance survivaliste et des milieux complotistes (voir ci-contre). Selon BFM TV, les quatre suspects seraient déjà visés par une enquête pour association de malfaiteurs terroriste : la DGSI les soupçonnait de « projeter un enlèvement d’enfant à Épinal [...] entre le 12 et le 16 avril ».
Les suspects déjà visés par la DGSI
L’un d’eux, un homme de 58 ans, s’est décrit devant les enquêteurs comme une « personne dissidente » et « résistante à la barbarie de ce système » et s’est dit «fier» de ce qu’il avait fait « à la manière d’Arsène Lupin ».
Chez le suspect de 23 ans, des éléments susceptibles d’entrer dans la composition d’explosifs ont été découverts, a indiqué le procureur, précisant que ce volet de l’enquête était désormais entre les mains du Parquet national antiterroriste (Pnat). Au cours de sa garde à vue, le suspect a affirmé avoir agi « dans le but de sauver la (Photo AFP) vie de l’enfant » même s’il a admis avoir « peut-être été manipulé ».
« On a trouvé des sachets de poudre qu’on soupçonne de pouvoir entrer dans la composition d’explosifs et une recette pouvant s’apparenter à une recette de confection d’explosifs, mais cela doit encore être analysé », a détaillé une source judiciaire.
La fuite à l’étranger envisagée
Compte tenu des investigations déjà réalisées et la proximité des Vosges avec l’Allemagne, la Suisse et la Belgique, « il n’est pas à exclure que (Mia et sa mère) aient pu quitter le territoire national », a prévenu le procureur. L’enquête, qui mobilise 90 militaires, porte désormais sur le chef d’« enlèvement de mineur de moins de 15 ans commis en bande organisée ». Ses auteurs encourent la réclusion criminelle à perpétuité.