: barre à droite toute pour Emmanuel Macron
Dans un long entretien au Figaro, le chef de l’État annonce des mesures en forme de stratégie pour l’élection présidentielle.
La campagne présidentielle est-elle lancée ? « Je n’ai pas en tête un agenda politique... », assure Emmanuel Macron dans un long entretien accordé à nos confrères du Figaro à paraître aujourd’hui. Doit-on y voir une ressemblance avec le « pas simplement quand je me rase » de Nicolas Sarkozy interrogé sur ses ambitions politiques en juillet 2012 par Alain Duhamel et Olivier Mazerolle ? Délinquance, stupéfiants, police, terrorisme islamiste ou encore immigration, les sujets abordés raisonnent comme une entrée en campagne, cap à droite toute.
« À la place où je suis, vu le moment historique que traverse la nation, je prends mes responsabilités chaque minute », assure le Chef de l’État, ajoutant que « quoiqu’il arrive, je présiderai jusqu’au dernier quart d’heure, j’agirai jusqu’au dernier quart d’heure ». Morceaux choisis de cette interview fleuve accordée à nos confrères du Figaro.
La délinquance
« La réalité est que, depuis 2017, si la France connaît une baisse entre 18 et 25 % des vols avec violences, cambriolages et des vols de véhicules, elle doit faire face, c’est vrai, à une forte augmentation des violences sur les personnes. (...) Il reste la progression des violences du quotidien, qui visent tout particulièrement les détenteurs de l’autorité : les agressions dont ils sont victimes ont doublé en quinze ans. Les policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, élus sont les principales victimes de la progression de la violence dans notre société. (...) Ce mal ne date pas d’hier, il n’est pas propre à la France, mais il s’est sans doute accéléré sous l’effet d’une désinhibition provoquée par les réseaux sociaux et la culture de l’anonymat. Si nous nous mobilisons avec force, c’est parce que ce combat est essentiel. (...) Je me bats pour une vie paisible... »
Les stupéfiants
« Ne laisser aucun répit aux trafiquants de drogue, c’est faire reculer la délinquance partout. (...) La drogue innerve « J’ai voulu augmenter le budget des forces de sécurité de , milliard depuis mon élection. Pour que les policiers et les gendarmes soient mieux équipés, que leur sécurité soit mieux assurée. Mais il faut que la nation tout entière se mobilise : nous devons lutter contre toute forme d’impunité. »
(Photo AFP) certains réseaux séparatistes mais aussi la délinquance du quotidien, y compris dans les petites villes épargnées jusqu’ici. (...) À l’inverse de ceux qui prônent la dépénalisation généralisée, je pense que les stups ont besoin d’un coup de frein, pas d’un coup de publicité. Dire que le haschisch est innocent est plus qu’un mensonge. Sur le plan cognitif, les effets sont désastreux. (...) Combien de jeunes, parce qu’ils commencent à fumer au collège, sortent totalement du système scolaire et gâchent leurs chances ? Et je ne parle même pas des effets de glissements vers des drogues plus dures. (...) La France est devenue un pays de consommation et donc, il faut briser ce tabou, lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères. »
Les forces de l’ordre
« Aujourd’hui, 4 508 policiers et 1 706 gendarmes ont déjà été recrutés, soit 6 214 membres des forces de l’ordre. Nous aurons en complément, dès cette année, 2 000 policiers et gendarmes de plus. Et parmi ces nouveaux policiers, l’essentiel iront directement en Sécurité
publique, c’est-à-dire sur la voie publique. (...) Nous allons aussi, côté policier, renforcer l’encadrement, améliorer profondément les formations et créer une forme d’école de guerre avec de la formation continue qui sera installée dans l’agglomération de Montpellier. »
Les prisons
« Nous avons déjà lancé 7 000 places de prison supplémentaires et je tiendrai là aussi les 15 000. Nous ferons les 8 000 restantes dans la foulée. Dès cette semaine, le gouvernement présentera le plan d’action et les sites pour ces places supplémentaires. »
L’Algérie
« (...) Derrière le sujet franco-algérien il y a d’abord un sujet franco-français. Au fond, nous n’avons pas réconcilié les mémoires fracturées (...) celle des piedsnoirs, celle des harkis, celle des appelés du contingent, celle des militaires français, celle des Algériens venus ensuite en France, celle des enfants de cette migration, celle des binationaux… (...) Il faut les réconcilier ».