« Pas besoin d’une récompense »
(DR) de santé publique. En plus, c’est place ouverte à tous les gourous, manipulateurs qui profitent de la pandémie. Ils m’ont dit : «T’asun rôle à jouer, parce que t’es scientifique, reconnu chez les “gilets jaunes”. Essaie de donner l’info claire. » Dès mars, je suis passé dans un média « gilets jaunes », pour vulgariser, donner des armes. Et j’ai continué. J’ai essayé d’aider.
Et le terrain ?
Dès qu’il y a eu des conférences physiques. J’ai été invité à un événement « gilets jaunes » où on devait parler de plein de sujets, dont les gaz lacrymo. Trois semaines avant l’événement, je découvre que Louis Fouché a été invité. J’ai dit aux organisateurs, qu’ils avaient invité un désinformateur, qu’ils mettaient la population en danger. Il fallait au moins un scientifique pour le confronter. Ils m’ont proposé de le faire, mais je leur ai dit que
Fouché refusait. Je suis venu et je l’ai confronté depuis le public.
Comment voyez-vous l’Antibois « Oliv Oliv », qui a une très grande audience sur les réseaux sociaux, et qui relaie les messages de Fouché ?
Je le vois comme victime de la désinformation. C’est un mec sympa, humain. Quand il a rencontré Lalanne, puis Denis Agret, il est parti dans ce groupe
Paradoxe : vous vous confrontez à des gens que vous avez côtoyés…
Et pas seulement ! Je suis venu sur le tard, chez les gilets jaunes, avec l’affaire Legay. Il n’y avait pas tant d’extrême droite, il y avait des syndiqués. Moi, je m’inscrivais dans des revendications d’équité, de justice sociale. Aujourd’hui, Il y a des gens qui pensent comme moi, il ne faut pas le négliger. J’ai une crédibilité en tant que « gilet jaune », mais aussi en tant que scientifique. Je ne comprends pas pourquoi la presse, au début de la pandémie, a demandé à Maxime Nicolle de s’exprimer dessus. Des gens qui n’ont pas de compétences. Alors que le médecin René
Guirette, dès mars , demandait pourquoi le gouvernement n’incitait pas à porter le masque et expliquait pourquoi la chloroquine ne marchait pas. On a aussi eu Laurent Thines, très connu sur la question des LBD (lanceurs de balles de défense). Au début de la pandémie, les « gilets jaunes » ne niaient pas le virus ou sa gravité. Ils ont lentement adhéré à des discours arrivés par des figures d’autorité.
Que pensez-vous de « la liberté de ne pas se vacciner » ?
Elle est importante, mais elle doit être éclairée, sans être influencée par de fausses informations. Et il faut reconnaître qu’il y a déjà eu des campagnes de vaccination obligatoire et que, par principe, certaines professions doivent être concernées.
PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr