Nice-Matin (Menton)

« La désinforma­tion est un enjeu de santé publique »

Depuis le début de la pandémie, le biologie, lutte contre les fake news Alexander Samuel, gilet jaune et docteur en sur le vaccin et la confusion entre la politique et la science.

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C’est le genre de parole inaudible, dans le bruit actuel. D’un côté les antivax, de l’autre les « progouvern­ement » ? Alexander Samuel est « gilet jaune » et… docteur en biologie. Après s’être fait connaître comme lanceur d’alerte sur les effets du gaz lacrymogèn­e contre les manifestan­ts, ce professeur de maths du lycée pro Léon-Chiris de Grasse de 36 ans se consacre depuis le début de la pandémie à debunker (démonter) les fake news. Il s’attaque aux figures antivax, aux « désinforma­teurs » et aux « escrocs » .Surle Web, beaucoup, mais aussi sur le terrain, en se filmant. Son regret : « Les gens confondent la lutte contre le gouverneme­nt et les faits scientifiq­ues. »

Vous traquez les fake news et les antivax. Peut-on vous accuser de bosser pour le gouverneme­nt ? Les gens font une erreur toute simple : ils confondent la lutte contre le gouverneme­nt et les faits scientifiq­ues. Alors que je suis opposé au gouverneme­nt. Ou même localement : Christian Estrosi a reçu une Légion d’honneur pour sa gestion de la crise sanitaire. Je trouve ça gravissime, alors qu’il a dit dans une vidéo, au début de l’épidémie, que la chloroquin­e marche. Alors qu’il y a une fraude scientifiq­ue derrière. Les faits n’intéressen­t pas les gens. Ils préfèrent continuer à dire que la chloroquin­e marche et que Big Pharma nous l’interdit pour nous imposer le vaccin, plutôt que de voir que la chloroquin­e était une escroqueri­e.

Comment éviter cette confusion ? Déjà, il y a une confusion entre antivax et anti-pass sanitaire. Le pass sanitaire est-elle la meilleure solution ? Ça, c’est une idée politique. En revanche, l’objectif doit être le même : la vaccinatio­n d’un maximum de monde. Parce qu’on a un vaccin efficace. Ceux qui ne sont pas d’accord sont victimes de désinforma­tion massive. Ils m’opposent systématiq­uement trois ou quatre sources : Alexandra HenrionCau­de, Raoult, Fouché… Aux USA, une étude a montré que  % des fausses infos sur les réseaux sociaux en langue anglaise sont issues de  personnes. Je pense qu’on peut faire la même chose en France… Malheureus­ement, la parole de chercheurs comme Hervé Seitz, qui s’est pourtant très bien exprimé sur YouTube, n’est pas aussi visible. Pareil, je trouve fou que les gens ne demandent même plus l’avis de leur médecin traitant.

Il y a un problème de confiance… La parole n’est plus considérée comme crédible. Il y a une confusion entre les autorités de santé et le gouverneme­nt, déjà. Pour beaucoup de gens, le Conseil scientifiq­ue est assimilé à Macron. En même temps, il y a des gens considérés comme experts, des désinforma­teurs, qui ne sont pas assez écartés. On a des comités d’éthique, des gens responsabl­es chargés de vérifier les faits scientifiq­ues. Raoult publiait énormément, avait de la crédibilit­é, alors qu’il y avait de graves dysfonctio­nnements.

Comment passe-t-on de l’analyse des gaz lacrymo à debunker l’intox ?

Sur les lacrymo, je pensais que les « gilets jaunes » disaient n’importe quoi et je me suis rendu compte qu’il y avait déjà un problème de santé publique à ce niveau-là. Là, c’est la même démarche : il y a un problème de santé publique, sur la désinforma­tion. On a une crise sanitaire. Le fait de le nier cause une surmortali­té.

Quel a été le déclic ?

Fin , lors du mouvement des Parapluies à Hong Kong, il y a eu un usage massif du gaz lacrymogèn­e contre les manifestan­ts. Des étudiants qui avaient entendu parler de moi m’ont contacté pour discuter risques de santé. Étant en contact avec eux, j’ai été très tôt au courant de l’épidémie. Ils m’ont parlé de la défiance de la population par rapport aux autorités, à cause des manifestat­ions, qui causait une mauvaise adhésion au message de désinforma­teurs.

En revanche, même s’il a été convaincu par ces gens, il tient à ce que tout le monde puisse parler. Il n’est pas d’accord avec moi, mais il demande qu’on me laisse la parole. Je trouve ça extrêmemen­t courageux et intègre de sa part. Mais il est victime de ces manipulate­urs. Il n’a pas fait d’études en biologie. Ses connaissan­ces ne lui permettent pas de discerner un menteur de quelqu’un qui raconte des choses factuelles et vraies. Et ceux qui lui racontent ça sont médecins. Denis Agret n’a pas été rayé de l’ordre…

C’est fou qu’on ne demande plus l’avis du médecin”

(Photo d’archives C. C.) domicile de Paul. Il y dérobera une bonbonnièr­e en nacre et une collection d’armes africaines sous prétexte de l’organisati­on d’une exposition.

La brigade des atteintes aux biens a repéré sa voiture aux abords du domicile de cette victime. Les enquêteurs ont fait des rapprochem­ents

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Alexander Samuel (ici en ), prof de maths, s’est fait connaître en tant que lanceur d’alerte sur les dangers du gaz lacrymogèn­e contre les manifestan­ts.

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