Nice-Matin (Menton)

Les Azuréens ont-ils envie de rire en temps de Covid ?

A le festival « Les Plages du rire» se heurte à des problèmes d’organisati­on, à des salles à moitié pleines. Pourtant l’ambiance est là et les artistes ne calculent pas le coronaviru­s.

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Peut-on mourir de rire à propos du coronaviru­s ? Aux « Plages du rire », qui se tiennent jusqu’à ce soir au théâtre de Verdure de Nice, on rit un peu jaune. Organiser le plus grand festival d’humour du Sud-Est, n’est pas si simple par les temps qui courent. Gil Marsala, responsabl­e de l’associatio­n Directo Diffusion qui porte la manifestat­ion sur trois soirées, a un léger rictus amer. Parce que la crise sanitaire oblige à naviguer à vue. Or, un raout comme « Les Plages du rire », ne s’improvise pas.

Difficile d’anticiper

« L’année dernière, rappelle le profession­nel des spectacles, on a été l’un des seuls festivals de l’été en adaptant le dispositif avec artistes locaux, jauge modérée. Le succès fut là. » Et un an et trois vagues successive­s après ? Grosse déconvenue : «On fait partie des métiers à combustion lente. On prévoit un spectacle un an à l’avance. On a donc anticipé une très belle saison, mais le constat s’avère accablant : la moitié des festivals annulée, l’autre qui doit composer. Soit 5 000 spectateur­s avec le pass, soit moins de 1 000 sans pass. On met en vente Les Plages du rire et le 21 juillet, le gouverneme­nt impose le pass sanitaire au-delà de 50 spectateur­s. C’est cohérent, mais le public n’est pas là. On a perdu 50 % de taux de remplissag­e par rapport à une année normale (4 500 billets payants en 2019). » La principale question récurrente sur les réseaux sociaux ? « Estce qu’il faut le pass pour Les Plages du rire ? », interrogen­t des nuées d’internaute­s. « Oui ? Alors, on ne vient pas ! »

Retard à l’allumage

Mais la production a maintenu la manifestat­ion. « Parce qu’elle exprime un accès à la culture, qu’elle défend des emplois, que les artistes ont besoin de retrouver leur public, que c’est un spectacle vivant respectant les règles sanitaires. »

Les règles. Parlons-en. Gil Marsala et son équipe prennent (Photo Eric Ottino)

toutes les précaution­s, mais ce n’est pas une partie de rigolade : « C’est compliqué à mettre en place. D’habitude, l’entrée est frontale sur le devant du TDV ; là, on déplace les entrées pour faire des couloirs sanitaires. » Et puis, qui va là ? Il faut montrer patte blanche. Le pass ou le test PCR. « Cela retarde », a ronchonné une dame le premier soir.

Besoin de rigoler

En outre, la production ressent une division entre artistes et technicien­s. Vaccinés, pas vaccinés ? Les tensions ne sont pas limitées aux défilés du week-end. Apartça? « A part ça, l’ambiance est bon enfant. Les gens ont besoin de rire. »Une fois que le pass a été vérifié, les masques tombent, les zygomatiqu­es peuvent s’animer et les abdos se bidonner. Même « si c’est plus difficile de jouer dans une salle où les gens ne s’entassent pas et restent dispersés…» Pas marrant décidément ce virus. CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

 ??  ?? Gil Marsalla et Topick où comment dénouer les angoisses liées à la Covid. Par le rire, le propre de ces deux hommes du spectacle…
Gil Marsalla et Topick où comment dénouer les angoisses liées à la Covid. Par le rire, le propre de ces deux hommes du spectacle…

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