Nice-Matin (Menton)

FOOTBALL «J’aimececlub»

Cinq ans après son premier voyage en Europe, Walter Benitez évoque son attachemen­t au Gym.

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Depuis votre arrivée en , mesurez-vous le chemin parcouru ?

Oui, oui… Je ne pensais pas rester aussi longtemps, mais honnêtemen­t depuis mon arrivée, je suis heureux et épanoui. Je me sens de mieux en mieux au fil des années dans ce club qui m’a toujours aidé. L’OGC Nice m’a fait grandir en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme.

Vous n’êtes plus le même…

Tout n’a pas été simple. Je suis arrivé blessé. Je n’avais jamais quitté l’Argentine. Tout était nouveau. Il a fallu un peu de temps pour m’adapter à cette nouvelle vie mais j’ai eu la chance de tomber sur les bonnes personnes à Nice.

A qui pensez-vous ?

Lionel (Letizi) est une personne qui m’a aidé dans plein de domaines, sur le terrain, bien sûr, mais aussi en dehors. Il a toujours été de bons conseils, à l’écoute, rassurant. Son expérience a été fondamenta­le. On a eu la chance d’être très bien accueilli par les Niçois.

Cet attachemen­t à la ville a-t-il compté au moment de votre prolongati­on la saison dernière ?

Oui, bien sûr. Je me sens un peu Niçois (sourires) .Cene sera pas facile de quitter cette ville. J’aime Nice, j’aime ce club, tout était réuni. Mais c’est surtout l’aspect sportif qui a influencé mon choix. J’aimerais vraiment remporter un titre avec l’OGC Nice, rejouer l’Europe. Pour ça, il faut toujours faire plus.

Avez-vous obtenu votre nationalit­é française ? Non, pas encore. On a fait la demande, on attend. Peut-être que j’aurai la possibilit­é de jouer pour une sélection (sourires).

Porter le maillot de l’Argentine est toujours dans un coin de votre tête ?

Je regarde à chaque fois la liste, comme un supporter, mais aussi comme un joueur. Car j’ai envie d’y être. Mais je ne me prends pas la tête. Le plus important, c’est de jouer à Nice, donner le meilleur sur le terrain. Peut-être que ça viendra. Cela ne dépend pas que de moi. L’Argentine vient de gagner la Copa, le gardien a changé. On verra bien.

Le Walter Benitez de  se posait-il beaucoup de questions ?

J’avais  ans… Avec l’âge, forcément, je n’appréhende plus les choses de la même façon. Je suis plus serein sur le terrain. Je maîtrise la langue. Avant mon arrivée, on avait pris des cours avec mon épouse. On pensait parler un peu français mais, en fait, on ne comprenait rien (rires). Mais je n’ai pas eu peur de quitter mon pays. Sortir de ma zone de confort, découvrir de nouveaux horizons, apprendre, ça m’a toujours plu.

Petit, le poste de gardien est apparu comme une évidence ?

Non, je jouais attaquant. Je voulais être Crespo ou Batistuta. J’ai atterri dans la cage lors d’un tournoi. Ce n’était pas une belle pelouse comme ici à Nice, mais du sable. J’avais fait quelques beaux arrêts, il y avait de la poussière partout. Cela m’a plu.

A cette époque, vous rêviez de devenir profession­nel ?

Je regardais beaucoup de matchs avec mon père et mes trois frères. Le plus grand avait un très bon niveau. A la maison, on aimait le foot. Il y avait les supporters de San Lorenzo et ceux de Racing, le club de Dario (Cvitanich) .Jenemesuis jamais dit que c’était impossible de devenir profession­nel. C’est pour ça qu’à  ans, je suis parti de chez mes parents pour Buenos Aires et le club de Quilmes.

C’était plus dur que de venir en Europe ?

Je suis issu d’une famille aimante. J’avais une belle enfance dans mon village. Il y avait la famille, les amis, les parties de foot. La vie était douce, on faisait tout à pied, on habitait à côté de la place principale. Cela n’a pas été facile pour ma mère de me voir quitter la maison aussi jeune.

Vos parents vous rendaient visite parfois ? Non, car ils n’avaient pas les moyens de prendre l’avion. Buenos Aires, c’était quinze heures de route de chez moi. Je revenais pour les vacances. J’étais habitué à voir ma mère me préparer les repas, etc. Je me suis retrouvé seul, dans une ville comme Buenos Aires. Au centre de formation, il fallait faire attention à tout car il y avait des vols. Tout ça m’a fait grandir plus vite.

Le pays vous manque ? Oui, énormément. Cela fait bientôt deux ans qu’on n’a pas pu retourner en Argentine. Du coup, nos proches sont venus. Mon père a pris l’avion pour la première fois à  ans. Il avait très peur (rires).

Avez-vous toujours eu dans un coin de votre tête l’idée de mettre votre famille à l’abri ?

Oui. Dès que j’ai eu la possibilit­é de le faire, je l’ai fait. C’est le plus important à mes yeux. Car mes parents sont à la base de tout, ils m’ont aidé à grandir, m’ont montré le bon chemin. Je suis quelqu’un de simple, de tranquille. A mes yeux, c’est juste normal de contribuer au bonheur des miens, à celui de ma femme et de mon fils qui va bientôt voir le jour.

Etes-vous d’accord si on vous dit que votre dernière saison niçoise a été la moins convaincan­te ?

Oui, elle a été assez difficile pour toute l’équipe. On n’a pas atteint nos objectifs. On a terminé e, c’est loin de nos espérances. Mais tout ça va nous servir. On doit faire beaucoup mieux. Personnell­ement, j’ai vécu quelques moments difficiles.

Il est très exigeant, demande un investisse­ment maximum. Ce n’est pas n’importe qui, il vient de remporter le titre avec Lille. On se doit de l’écouter. Il donne de la voix, est sans cesse derrière nous. Sa personnali­té va permettre de faire ressortir le meilleur de chacun.

Comment percevez-vous l’arrivée de Marcin Bulka ? C’est normal qu’il y ait des recrues. Je le connais de nom. Il va y avoir de la concurrenc­e. J’ai toujours été exigeant avec moimême. J’ai très envie de faire beaucoup mieux que la saison dernière.

Etes-vous assuré du rôle de numéro un ?

Il faut toujours prouver, à l’entraîneme­nt, en match. Il n’y a que ça qui m’anime.

Le départ de Yoan Cardinale a-t-il laissé un vide ?

Il était là à mon arrivée. On a grandi ensemble. On a toujours entretenu des rapports amicaux.

Mino Raiola est votre agent depuis plus d’un an. Quel rapport entretenez-vous au quotidien ?

Je ne suis pas du genre à l’appeler tout le temps. Je me débrouille tout seul depuis très jeune. Si je dois réserver un restaurant, je n’ai pas besoin d’un agent (rires). En ce moment, il me demande surtout des nouvelles de Wanda (sa femme qui est enceinte).

VINCENT MENICHINI

Très envie de faire beaucoup mieux que la saison dernière”

L’OGC Nice a officialis­é hier la signature de Marcin Bulka. Le gardien polonais a été prêté un an, avec option d’achat, par le Paris Saint-Germain. Agé de  ans, Bulka a effectué sa formation à Chelsea, avant de s’engager avec Paris à l’été . D’abord prêté à Carthagène, en division espagnole ( matchs), Bulka (m) a ensuite pris part à  rencontres de Ligue  dans les rangs de Châteaurou­x la saison dernière. (Photo OGC Nice)

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