Les professionnels de santé cristallisent la colère
Pharmaciens pris à partie, centres de vaccination et chapiteau de dépistage vandalisés, officine incendiée... Applaudis lors du premier confinement, les professionnels de santé sont désormais des cibles de la grogne contre le pass sanitaire.
Pour la sociologue Deborah Ridel, ces professions se retrouvent cette fois encore en première ligne, cristallisant une colère visant au premier chef un État « inatteignable ». «Ilya dans ces formes de contestation quelque chose d’assez semblable aux revendications des gilets jaunes qui contestent un gouvernement trop éloigné de leurs considérations », estime cette chercheuse.
Le juillet, à Montpellier, des manifestants traitent de « collabo » et d’« assassin » un pharmacien réalisant des tests dans la rue, comme le montrent des images tournées par le quotidien régional Midi libre.
La nuit suivante, une pharmacie est incendiée à Fort-de-France. Dans la nuit du au juillet, un incendie volontaire détruit un chapiteau accueillant un centre de vaccination contre la Covid- de la commune d’Urrugne (Pyrénées-Atlantiques). La veille, un centre de vaccination avait été vandalisé à Lans-en-Vercors (Isère) et des inscriptions anti-vaccins taguées sur le bâtiment.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les locaux de l’Ordre des infirmiers à Toulouse ont été vandalisés, avec notamment des tags anti-pass sanitaire. « Un déchaînement soudain de violence s’est exprimé » à l’encontre des pharmaciens, dénoncent d’une même voix l’Ordre national des pharmaciens et les syndicats FSPF (Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France), USPO (Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine) et l’ANEPF (l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France).