Marie-Pierre Gramaglia va quitter le gouvernement
Au 1er septembre, le conseiller de gouvernement-ministre de l’Équipement, de l’Urbanisme et de l’Environnement laissera sa place à Céline Caron-Dagioni. Le Palais princier l’a officialisé hier.
La rumeur bruissait depuis plusieurs mois sur le Rocher. Elle s’est confirmée, hier matin, après une communication concise du Palais princier et, dans la foulée, la publication d’une ordonnance souveraine signée par le prince Albert II.
Au 1er septembre, Marie-Pierre Gramaglia quittera le gouvernement princier et ses fonctions de conseiller de gouvernement - ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme. Si plusieurs noms circulaient pour la remplacer, le choix s’est finalement porté sur Céline Caron-Dagioni, fonctionnaire détachée auprès du Musée océanographique comme secrétaire générale, pour lui succéder (lire ci-dessous).
Les deux femmes se connaissent bien, de quoi faciliter la transition à la tête de ce département majeur, composé de dix services et d’environ 780 agents.
La tache n’est pas mince puisqu’il s’agira notamment de piloter, et surveiller, les grands chantiers de la Principauté et de mener à bien la transition environnementale et énergétique du pays.
Au gouvernement en après un remaniement
Pour Marie-Pierre Gramaglia, dont on ignore pour l’heure où elle rebondira professionnellement, c’est une page d’une décennie qui se referme. Une durabilité plutôt rare à ce poste.
Cette Monégasque et juriste de formation – entrée dans l’administration monégasque en 1993 après (Photo Michaël Alési / Dir Com) un passage dans le privé – avait intégré les hautes sphères de l’exécutif à 48 ans. Le 14 janvier 2011, précisément, à l’occasion d’un remaniement gouvernemental sous l’ère Michel Roger.
Jusqu’alors directrice des Communications électroniques, elle remplaçait Gilles Tonelli à ce poste exposé de conseiller de gouvernement. « C’est une jeune femme dynamique, qualifiée, qui donne une note de modernité au gouvernement », avait d’ailleurs introduit le ministre d’État lors de ses voeux à la presse.
Moderne, elle l’était assurément puisque c’est durant sa décennie qu’une féminisation des chefs de service s’est largement opérée, pour arriver à une parité égale.
De (très) nombreux dossiers de chantiers
Les dossiers à gérer ne furent pas minces, surtout concernant les chantiers de la Principauté. Pêle-mêle, on citera la requalification du Larvotto, l’extension en mer – avec la création de la cellule gouvernementale de supervision Urbamer –, le nouveau CHPG, le tunnel Albert II, l’îlot Pasteur ou encore l’Engelin, le Grand Ida et les tours Testimonio. Sans oublier la gestion de la rénovation à la suite du désastre immobilier et sanitaire d’Apolline (lire page suivante) et Hélios.
Ce volet des chantiers – sujet épineux à Monaco car ils sont légion – lui a valu des passes d’armes avec les élus du Conseil national et son président, au sujet de la qualité de vie des résidents. Il en ressortira, mais cela était déjà dans les tuyaux, une réglementation encore plus drastique sur les horaires et nuisances des chantiers.
Mener la transition environnementale
Autre thématique majeure qu’elle mena de front avec ses équipes : une ambitieuse transition environnementale, fruit de la volonté du souverain portée sur la scène nationale et internationale.
C’est sous sa direction que la dynamique « Mission pour la transition énergétique » est née avec, pour feuille de route, l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en Principauté à l’échéance 2050. Pour diminuer les gaz à effet de serre dans trois secteurs polluants (1), moult projets ont vu le jour : les boucles thalassothermiques pour éradiquer le chauffage au fuel, l’interdiction progressive du plastique à usage unique, le test actuel des bus électriques, l’essor exponentiel des vélos électriques Monabike ou encore la nouvelle concession de collecte des déchets avec bennes électriques.
Une politique que sa successeur, Céline Caron-Dagioni, poursuivra dès le 1er septembre, donc.
THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr (1) La consommation d’énergie fossile pour le chauffage, les déchets et les transports.