David Lisnard en campagne pour l’autre présidence
L’édile France (AMF). veut succéder à François Baroin à la tête de l’Association des maires de Il défend son projet et sa légitimité contre le « candidat de la macronie ».
La semaine dernière, il a promené ses convictions dans les Yvelines, la Creuse, la Dordogne. Cette semaine, il sera en Bretagne et dans la Drôme. Toujours en mouvement. Candidat à la présidence de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard bat la campagne – au propre comme au figuré – auprès des quelque 35 000 édiles appelés aux urnes les 16 et 17 novembre. La décision de l’actuel président, François Baroin, de ne pas briguer un nouveau mandat, ouvre la voie à une succession qui aurait dû être une formalité. Le 25 août, le maire de Troyes désigne lui-même son dauphin : son homologue LR de la cité des festivals (1).
L’affaire semble pliée. Mais le « fait du prince » et la confiscation de l’élection font grincer des dents. Le secrétaire général de l’association, Philippe Laurent, maire (UDI) de Sceaux, décide de se lancer dans la bataille.
Téléguidé par l’Élysée ? C’est la conviction du maire de Cannes.
Philippe Laurent, c’est le candidat « anti-Lisnard » ?
Je ne crois pas. Je le connais bien ; je sais qu’il y pense depuis longtemps. Sa candidature est respectable… même s’il s’est placé dans une situation de dépendance en déposant une liste marquée et monopartisane.
Selon vous, Philippe Laurent est le candidat de la macronie ? Aujourd’hui, c'est un constat qui fait l’unanimité. La plupart des élus qui figurent sur cette liste, ou qui la soutiennent, sont issus des différentes tendances de la macronie. Certains espèrent un poste dans un prochain gouvernement. Ils ne s'en cachent pas vraiment…
Vous faites allusion à Christian
Estrosi ? Son parti, La France audacieuse, soutient Laurent…
Je n’ai rien à dire sur Christian Estrosi ; j’ai déjà exprimé tout ce que j’avais à dire à son propos. Mais la tactique des proches de Macron est claire. L’objectif est d’affaiblir l’AMF. L’exécutif a un souci avec les corps intermédiaires, les contrepouvoirs et les institutions indépendantes ! Notre association ne doit pas être prisonnière des tactiques partisanes. La majorité de mes colistiers n’est pas encartée. Et pour ceux qui le sont, comme je le suis moi-même, je veux veiller à ce que tout le panel soit représenté ! L'AMF ne doit pas être accaparée par un clan.
La majorité des communes françaises sont rurales. Comprenez-vous que certains édiles soient inquiets à l'idée d'être représentés par le maire de la cité des festivals ?
En quoi Cannes serait-elle moins représentative que la commune de Sceaux ? Le taux de pauvreté y est de %, contre % à Cannes. Il n’y a pas un seul agriculteur, alors que nous en avons une dizaine. Cet argument est risible ! Aucune commune n'est un concentré de toutes les autres communes de France.
François Baroin a-t-il commis une erreur en vous désignant lui-même comme successeur ? C'est aussi un prétexte. Baroin a simplement donné un avis. Je n’ai pas été intronisé ; je me présente au scrutin. Ceux qui font ce reproche, ce sont les mêmes qui ont récupéré en cours de route un mandat pour lequel ils n’ont pas été élus.
L’AMF ne doit pas être accaparée par un clan”
Ceux qui sont dans l’antichambre du pouvoir...”
Vos adversaires affirment que l'AMF n'est, pour vous, qu'un marchepied vers de plus hautes fonctions nationales. Que leur répondez-vous ? [Agacé] C’est un groupuscule… Ceux qui disent cela sont dans l'antichambre du pouvoir. L'un d’eux n'est pas très loin d'ici... J'aurais pu avoir d'autres ambitions, je les ai déclinées. Je n’ai pas été candidat à la présidentielle, j'ai choisi la commune.
Pourquoi avoir laissé planer aussi longtemps le doute sur