Un chèque carburant pour faire retomber la pression ?
Pour apaiser un début de fronde face à la flambée des prix à la pompe, le gouvernement semble se diriger vers le versement d’un chèque, qu’il tente de calibrer au mieux...
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili ont tout deux évoqué hier la piste du chèque carburant, mais aussi les obstacles à lever pour le mettre en place. Si Bruno Le Maire s’est ainsi dit sur Europe 1 « davantage favorable » à la création d’un chèque (sur le modèle du chèque énergie qui a été décidé pour compenser la hausse du prix du gaz) qu’à une baisse des taxes sur le gazole et l’essence, « il reste du travail à faire », pour le mettre au point, a-t-il prévenu.
La question est « surtout de savoir que ça puisse arriver le plus rapidement possible vers les Français » qui en ont besoin, selon lui.
Des niveaux historiquement hauts
Les prix à la pompe ont encore augmenté de 2 centimes la semaine dernière, atteignant des niveaux historiquement hauts à 1,56 euro le litre pour le gazole en moyenne, et 1,62 euro pour l’essence sansplomb contenant jusqu’à 10 % d’éthanol (SP95-E10).
« On n’a pas aujourd’hui, comme pour le chèque énergie, une base de données de toutes les personnes qui pourraient en avoir besoin. On n’a pas une base de données des gens qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler par exemple », a de son côté expliqué sur France 2 Barbara Pompili.
Dans les Hauts-de-France, la région présidée par Xavier Bertrand, prétendant à droite à la candidature pour la prochaine élection présidentielle, un tel dispositif existe depuis 2016, concentré sur les foyers aux revenus modestes qui utilisent beaucoup leur véhicule pour travailler. Le temps presse maintenant pour le gouvernement, qui entend faire une annonce « dès qu’on peut », selon Barbara Pompili. « Il y aura une action à court terme », avait déjà assuré la semaine dernière Emmanuel Macron. Car le sujet est sensible, le prix à la pompe faisant partie des dépenses les plus scrutées par les ménages, et potentiellement explosif, comme à l’automne 2018 lorsque la trajectoire de hausse de la taxe carbone avait déclenché le mouvement des « Gilets jaunes ». À six mois de l’élection présidentielle, les craintes sur le pouvoir d’achat deviennent ainsi un des sujets majeurs de la précampagne, alors que l’exécutif tente de défendre l’amélioration du pouvoir d’achat des Français depuis le début du quinquennat (+4%).
Les oppositions, elles, commencent à monter au créneau, notamment à gauche, pour réclamer un effort important et surtout rapide.