Streameuse, elle baroude entre Menton et Sospel
Trinity est dans le top 5 des streameuses françaises sur Twitch. De passage à Menton, la gameusetrotteuse parle de son métier, ses projets, ses voyages et donne ses conseils pour vivre du stream.
Tout le monde rêve de vivre de sa passion. Qu’on brûle d’être acteur, musicien, journaliste, écrivain, gameur ou globe-trotteur, on se dit que quitte à trimer toute sa vie, autant le faire avec envie. Prescilla Poirel, connue sous le nom de Trinity, a réussi cet exploit-là. La Lyonnaise de 32 ans est une pionnière de l’Esport et l’une des figures féminines du streaming vidéo professionnel en France. Près de 200 000 personnes la suivent sur la plateforme Twitch. Fan de jeux vidéo, de cuisine végétarienne et
(*) de voyages, elle se filme en direct et partage ses passions avec sa communauté. Une notoriété qui l’avait poussé à présenter l’émission « Art of Gaming » d’Arte.
Depuis peu, la gameuse-trotteuse s’est lancée dans un tour de France à bord de son fourgon aménagé Baluchon, avec son compagnon Stéphane, et sa chienne Osi. De passage à et Trinity a accepté de partager sa progression.
« On était trois femmes sur Twitch »
Il y a huit ans, la jeune femme originaire des Cévennes s’est inscrite sur Twitch. Une plateforme de streaming vidéo en direct, utilisée au départ par les gameurs, pour filmer leurs parties et échanger avec les 000 abonnés.
utilisateurs qui les suivent. À l’époque, le milieu était très masculin. « On était trois femmes sur le Twich français. C’était un milieu où il y avait beaucoup de sexisme. On attendait d’une femme qu’elle soit très forte ou nulle. Mais je ne l’ai pas subi de plein fouet. »
« Il y a aussi des hommes qui m’ont soutenu et me soutiennent encore aujourd’hui, ajoute-t-elle. C’est en partie grâce à eux si j’en suis là. Et, sans vouloir faire la porte-parole de mes collègues, je pense qu’on va dans la bonne direction sur Twich. Il y a encore un peu de sexisme. Mais il y a de plus en plus de femmes qui proposent des contenus variés et intéressants. Elles ne sont pas là pour remplir des quotas. »
Le voyage cartonne
Profitant de l’évolution de la plateforme, Trinity a diversifié son contenu en faisant voyager sa communauté. Il y a quatre ans, elle a fait son confie la streameuse aux 200 (DR)
premier stream en Thaïlande. « C’était un peu à l’arrache, mais ça a cartonné », se souvient la Lyonnaise. L’année d’après, elle décide d’investir dans du matériel professionnel pour son voyage au Japon et projette de réaliser un de ses rêves : faire le tour du monde en van. L’objectif : mettre en avant la nature, les villes et villages qu’elle visite, ainsi que l’artisanat et la gastronomie locale et faire voyager les personnes qui la suivent.
Mais la pandémie et le confinement retardent son projet. Elle doit changer ses plans.
Un tour de France
« On a voulu d’abord se lancer dans un tour de France en deux parties. Le confinement nous a fait prendre conscience qu’on avait énormément de belles choses à voir près de chez nous. Et c’était un peu un tutoriel qui nous permettrait de s’habituer à cette nouvelle vie. »
Ils ont quitté Lyon, le 9 avril, à bord de leur fourgon aménagé Baluchon, en direction de la Haute-Savoie. Et viennent d’atterrir dans le sud-est de la France. « J’étais allée une fois à Nice et je voulais à tout prix revenir sur la Côte d’Azur. Je ne suis pas déçue du voyage. C’est magnifique, coloré et les gens sont très avenants. » Après Sospel et Menton, le couple prévoit de visiter Nice et de barouder quelques jours le long de la côte méditerranéenne avant de rejoindre Toulon, les Cévennes puis le Sud-Ouest. « On espère commencer notre tour du monde à la fin de l’année, par l’Amérique du Nord et du Sud. »
CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr *La streameuse a écrit un livre, Trinity ses premières recettes (édition Hachettes Heroes). Il sortira le 11 mai dans toutes les librairies de France.