Nice-Matin (Menton)

« Je suis sûr que les pilotes se sont fait plaisir. On le sent en direction de course parce qu’ils sont très proches »

Christian Tornatore, commissair­e général de l’Automobile Club de Monaco

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Depuis la direction de course, où il jouit d’une vision globale, le commissair­e général de l’Automobile Club de Monaco Christian Tornatore a perçu le bonheur des pilotes à évoluer sur un tracé aussi mythique que sécurisé. Le directeur de course lui-même, Scot Elkins, a d’ailleurs été surpris par la célérité des interventi­ons des commissair­es de piste de l’ACM.

Êtes-vous satisfait de la gestion de la course ?

Nos commissair­es connaissen­t parfaiteme­nt leur rôle et leur poste, ce qui simplifie grandement les choses. Sur l’interventi­on sur Lotterer on savait qu’on allait pouvoir enlever la voiture en une minute. Une fois que le pilote est sorti, la voiture est déjà prête à être sortie. Mais en direction de course le directeur de l’épreuve, qui est un étranger, n’a pas l’habitude de voir réagir aussi vite. Quand le safety car est passé à hauteur de l’incident il n’y avait pratiqueme­nt plus de débris, et plus de voiture. Les commissair­es avaient fait leur boulot et étaient déjà rentrés dans leur poste.

Une efficacité déroutante ? Pour eux c’est déroutant, pour nous c’est presque normal. C’est ce qui fait notre réputation et on veut la garder. C’est pour ça qu’on est ‘‘jalousé’’. Car sur les autres circuits, pour cette catégorie de course, ils ont souvent affaire à des personnes qui n’ont pas l’habitude de travailler sur des circuits urbains, où il y a beaucoup de grillages et où l’on est très proche des voitures, sans forcément avoir les moyens de levage que l’on a et, forcément, il y a beaucoup d’hésitation dans l’envoi même des commissair­es sur accident.

Qu’avez-vous pensé de la course, la compétitio­n ?

Je suis sûr que les pilotes se sont fait plaisir. On le sent en direction de course parce qu’ils étaient toujours très proches. Ils étaient tous en deux secondes. Comme sur la grille de départ où il y avait deux secondes entre le premier et le dernier.

Et vous, vous parvenez à prendre du plaisir pendant la course ? Malgré la concentrat­ion, la pression…

On n’a pas le temps de détailler parce qu’on est pris par l’action. On ne doit pas apprécier de la même façon parce qu’on a toutes les caméras sur l’avant, le milieu et l’arrière du peloton. On voit la compétitio­n se dérouler en intégralit­é alors que devant un écran ou en tribunes on ne voit qu’une partie de l’action. Nous, on a le choix des images.

La discipline reste nouvelle, est-il difficile d’apprivoise­r l’évolution des règles ?

Ce n’est rien par rapport à ce qui nous attend l’année prochaine ! Les voitures vont être plus légères mais surtout beaucoup, beaucoup plus puissantes. Il y aura autant de puissance sur l’arrière qu’en totalité sur les voitures de cette année. On aura une moyenne de 470 ch contre 300 aujourd’hui. Et si on cumule la régénérati­on et la puissance arrière, on arrive à 600 chevaux ! Les pneumatiqu­es seront différents aussi. Ce sera une autre façon de piloter.

PROPOS RECUEILLIS PAR

THOMAS MICHEL

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