Nice-Matin (Menton)

L’inclusion des enfants en situation de handicap : un sujet sensible

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Selon Jean-Rémi Girard, l’inclusion est un sujet sensible : « Ce sont des élèves avec des troubles de l’apprentiss­age et/ou des handicaps très différents. Le problème, là encore, c’est la gestion budgétaire et bureaucrat­ique et de moins en moins humaine. L’inclusion en soi n’est pas une mauvaise chose, on est à plus de 400 000 élèves, mais les droits sont notifiés par les Maisons départemen­tales pour les personnes handicapée­s, qui prévoient des AESH (accompagna­nts d’élèves en situation de handicap), souvent des personnes à temps partiel imposé, payées 800 euros par mois et qu’on a du mal à recruter. Pour gérer cette pénurie, des pôles d’inclusion ont été créés avec des AESH mutualisés. On se retrouve avec un adulte qui suit plusieurs enfants et passe de l’un à l’autre dans une même demi-journée.

On a eu le cas à Montpellie­r d’un AESH qui suivait 20 élèves sur la semaine. En outre, ces personnes manquent de formation. Quand on n’y met pas les moyens financiers et humains, la conséquenc­e ce sont des enfants qui se retrouvent sans accompagne­ment, des difficulté­s importante­s pour les enseignant­s, qui doivent gérer des enfants avec des problèmes psychiques, des troubles de l’attention plus ou moins sévères, des psychotiqu­es…

On a vendu du rêve aux familles avec l’inclusion mais la réalité, souvent, c’est que l’élève en inclusion est en souffrance, les autres élèves sont en souffrance, les enseignant­s sont en souffrance. Cela peut “foutre” en l’air toute une classe, surtout dans l’élémentair­e, où il n’y a pas la possibilit­é de confier l’élève qui fait une crise à la vie scolaire ou à l’infirmier. »

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