AUTO Vandoorne, la bonne étoile
Éclipsée par Red Bull et Ferrari en F1, l’étoile Mercedes a brillé samedi sur la piste de la manche monégasque du championnat FIA Formule E grâce Stoffel Vandoorne. Vainqueur et leader !
Attention, à Monaco, un exploit peut toujours en cacher un autre. Depuis samedi, Stoffel Vandoorne en sait quelque chose. Au terme d’un sprint épique de trente tours sur le mythique toboggan de 3,337 km, le pilote belge du team Mercedes-EQ a rejoint Sébastien Buemi, Jean-Eric Vergne et Antonio Félix Da
Costa : superbe vainqueur lui aussi du Monaco E-Prix ! Et en offrant à la firme allemande son premier succès « 100 % électrique » au pied du Rocher, le héros de cette 5e édition a rendu le sourire à Toto Wolff. Sacrée prouesse par les temps de vaches maigres qui courent où, côté F1, les Flèches d’argent de Lewis Hamilton et George Russell sont loin de mettre dans le mille.
« On va essayer de faire pareil dans un mois (au Grand Prix de Monaco, le 29 mai, ndlr) mais je ne garantis rien », glissa le patron aux micros tendus face à lui devant le podium princier... sans s’éterniser sur le sujet qui fâche. « Stoffel mérite sa victoire. La réussite lui a tourné le dos plusieurs fois par le passé alors qu’il pouvait gagner. Je suis content de le voir concrétiser ici. »
Depuis qu’il met les watts sur la planète Formule E (2018), l’ancien coéquipier de Fernando Alonso chez McLaren (41 GP disputés entre 2016 et 2018) se montre en effet plus à l’aise dans l’exercice du tour en apnée. En atteste son tableau de chasse orné de sept pole positions et - seulement deux victoires (Berlin 2020, (Photos Cyril Dodergny)
Rome 2021). Le vent seraitil en train de tourner ?
Prophète en son second pays
Après avoir vu son voisin de garage Nyck de Vries coiffer la couronne, le natif de Courtrai (30 ans) a pris l’ascendant en début de saison 8. Deuxième de l’épreuve d’ouverture en
Arabie saoudite, troisième de la course 1 en Italie, il lui restait à gravir la plus haute marche de la « boîte ». Objectif atteint avec brio. La bonne étoile de Mercedes, aujourd’hui, c’est lui ! « J’avais décidé de laisser la pole à un autre, puis de décrocher la victoire à la place, tactique payante », lâche le résident monégasque ravi de devenir prophète en son second pays. « À partir du moment où l’on se qualifiait aux avant-postes, je savais que nous serions dans le coup. Bravo et merci à l’équipe pour le matériel au top et la super stratégie ! Quelle que soit la discipline, Monaco constitue toujours une épreuve à part. Donc je savoure ce succès comme il se doit. »
Devant Evans et Vergne
Parti du 4e rang, Vandoorne est parvenu à damer le pion à ses meilleurs rivaux en gérant parfaitement son énergie sur un fil et sans filet. Mitch Evans, le « Kiwi » du camp Jaguar, vainqueur puissance 2 lors de l’étape précédente dans la ville éternelle et poleman en Principauté, ne put que s’incliner. Même sort pour Jean-Eric Vergne (DS Techeetah), 3e sous le damier comme au départ après avoir pointé en tête un instant à mi-chemin. « Hélas, la chance m’abandonne quand le ‘‘Full Course Yellow’’ (neutralisation partielle) vient gâcher mon second ‘‘Attack Mode’’ (surplus de puissance temporaire) », regrette le champion force 2 (2018, 2019). « Sans cette coïncidence défavorable, j’aurais pu jouer la gagne jusqu’au bout. Au moins inquiéter Stoffel... Allez, ces bons points, on les prend. Continuons à engranger et à travailler dur ».
Si le leader du championnat ne s’appelle plus Vergne mais Vandoorne désormais, les écarts demeurent infimes. De quoi promettre une nouvelle course au titre survoltée...
Textes : Gil LÉON