Une fan niçoise de Soolking en prison pour harcèlement
Iman, 31 ans, a été éconduite par son artiste préférée. Depuis, elle se déchaîne sur les réseaux sociaux. Elle a passé le week-end en détention.
Iman, 31 ans, agent de sécurité aéroportuaire actuellement en invalidité, a passé le week-end en prison à Nice. Déjà placée sous contrôle judiciaire pour avoir harcelé le chanteur Soolking au début de l’année, la jeune femme est soupçonnée d’avoir continué, via les réseaux sociaux, à dénigrer et à menacer l’artiste de pop urbaine.
Le parquet a alors décidé de la placer en détention ce week-end pour la juger en comparution hier. Iman a demandé un délai pour préparer sa défense. Elle sera jugée en juin et devra répondre de « harcèlement moral au moyen d’un support numérique, propos répétés ayant pour objet une dégradation des conditions de vie, faux et usage de faux, usurpation d’identité, tentative d’extorsion ». Un psychiatre l’a examinée. Il évoque l’hypothèse « d’un délire érotomaniaque », difficilement soignable. Iman serait tombée amoureuse de l’artiste lors d’un showcase à Dubaï. Elle n’aurait pas supporté que l’artiste l’ait éconduite.
Depuis, la fan se déchaîne sur les réseaux sociaux. « Des messages qui visent à nuire à la réputation du plaignant, souligne la procureure Parvine Derivery. On ne peut valablement lui faire confiance puisque la première obligation du contrôle judiciaire était de cesser de répandre des informations malveillantes. La détention de ce week-end avait pour vocation à lui faire comprendre la gravité de son comportement. À elle d’en tirer les conséquences. »
La magistrate ne s’oppose pas pour autant à une remise en liberté, espérant que la récente sévérité serve d’électrochoc.
Plainte pour viol classée sans suite, faux certificat de grossesse...
Me Fanny Colin, l’avocate de l’artiste partie civile, veut surtout que la jeune femme cesse ses agissements, ses menaces, son chantage qui pourrissent le quotidien de Soolking. Elle rappelle que celle-ci a déposé une plainte pour viol classée sans suite le 28 avril, qu’elle a publié un faux certificat de grossesse, et qu’elle a tenté d’extorquer de l’argent à son client.
Me Romain Guerinot, en défense, tente de minimiser les derniers messages d’Iman. « Ils ont été écrits dans une ‘‘story’’ de Facebook. Or Imam a dix amis, c’est l’équivalent d’un repas de famille ! Il faut retrouver la raison dans ce dossier », exhorte l’avocat, choqué du placement en détention de sa cliente. « Je veux passer à autre chose. Ce week-end en prison m’a fait réfléchir », affirme la groupie vindicative. « Si on vous interdit de tout réseau social, pourriez-vous fermer l’ensemble de vos comptes ? », s’enquiert son avocat. «Oui», répond timidement la prévenue. Le tribunal correctionnel, présidé par Marion Menot, décide de la remettre liberté d’ici l’examen de l’affaire le 8 juin. Elle devra pointer une fois par semaine au commissariat, a l’interdiction d’entrer