Nice-Matin (Menton)

Le parcours hors normes du chef de cuisine du Palais

Christian Garcia est au service de la famille princière depuis 1987. Il est également le président depuis 2007 du Club très fermé des Chefs des Chefs. Il vient d’être décoré de la médaille du mérite agricole.

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Quand il a franchi le seuil des cuisines du Palais princier un jour de 1987, ce devait être pour un remplaceme­nt de 7 mois. Trente-cinq ans plus tard, il y est toujours. Et il excelle dans son art.

Christian Garcia est le chef du Palais. Français, « mais Monégasque de coeur », il a d’abord été au service du prince Rainier, il mitonne aujourd’hui les repas du prince Albert II, de son épouse Charlène et des enfants princiers.

Déjà Chevalier de l’Ordre de Grimaldi, Chevalier des arts et des lettres, Christian Garcia vient de recevoir une nouvelle distinctio­n, française cette fois : il a été nommé officier de l’Ordre du mérite agricole. Une distinctio­n pour honorer notamment son parcours depuis 2007 en tant que président du Club des Chefs de Chefs (Lire ci-dessous).

Rencontre avec ce chef au parcours exceptionn­el qui brille aussi par sa grande humilité.

Comment devient-on chef du Palais princier ?

C’est une très belle histoire. J’ai été formé au lycée hôtelier de

Monaco et j’ai fait mes classes dans différents établissem­ents de Monaco. En 1987, alors que j’occupais un poste de premier commis à l’Hôtel de Paris, on m’a proposé de faire un remplaceme­nt pour 7 mois au Palais. J’avais 23 ans et je me suis dit que ça allait être une belle expérience à vivre. Je ne pensais pas que j’allais y rester pendant trente-cinq ans ! Depuis, je n’ai plus quitté les cuisines du Palais. Et c’est tant mieux !

J’en suis le chef exécutif depuis 2004. Chaque année que je passe dans cet endroit est exceptionn­elle. Je mesure ma chance tous les jours de travailler dans cet endroit unique au monde au service de la famille princière.

Quel est votre rôle ?

Je suis en charge des repas officiels de la famille princière, des repas privés, des cocktails… De (Photos Axel Bastello/Palais princier) toutes les réceptions qui peuvent être organisées au Palais. J’ai vécu d’ailleurs des moments exceptionn­els, comme l’année où j’ai servi Nelson Mandela.

Qui fait les menus au Palais ?

Je fais des propositio­ns au prince et à la princesse et ils décident. Soit directemen­t quand ils viennent en cuisine, soit par signature.

Le prince Albert vient souvent en cuisine ?

Oui très souvent. C’est un fin gourmet et un fin connaisseu­r de la gastronomi­e ! Et j’ai beaucoup de plaisir à cuisiner pour lui.

Quel est le mets préféré du prince Albert ?

Ah ça, je ne peux pas le dire ! Je vais vous répondre d’une façon générale. Le prince Albert apprécie la cuisine du soleil, une cuisine méditerran­éenne, une cuisine de la Riviera. Avec tous les produits locaux. Nous avons la chance de pouvoir utiliser tous les jours des légumes qui proviennen­t de la résidence de Rocagel. Et c’est une grande fierté pour le prince de pouvoir servir à ses invités des légumes de son potager. Des légumes entièremen­t bio, sans engrais chimiques. Et pour moi, travailler de tels produits est un vrai bonheur de cuisinier !

PROPOS RECUEILLIS PAR JULIE BAUDIN jbaudin@nicematin.fr

En septembre 2020, la Principaut­é de Monaco lançait officielle­ment une nouvelle solution de covoiturag­e basée sur l’applicatio­n de la société Klaxit, le leader européen du covoiturag­e courte distance (lire ci-dessous).

L’idée était alors de proposer quelque chose de flexible, d’ajustable et de particuliè­rement adapté aux déplacemen­ts domicile/travail qui rythment la vie économique de la Principaut­é. Et la paralysent tous les matins aux heures de pointe tout en favorisant les sources de pollution.

Le gouverneme­nt monégasque a donc lancé la solution covoiturag­e avec les plus importants employeurs de la Principaut­é afin de créer au plus vite une communauté de covoitureu­rs. Un an et demi plus tard, cette solution réunit 27 entreprise­s - qui sont toutes signataire­s du Pacte national pour la transition énergétiqu­e – ce qui représente un vivier de 13 000 salariés.

« Pour que ça marche, il faut créer très vite une masse critique d’utilisateu­rs qui permettent à la communauté de fonctionne­r, c’est à cela que sert ce réseau d’entreprise­s, explique Georges Gambarini, le responsabl­e du programme Smart City à la direction des Services numériques de la Principaut­é. S’appuyer sur des entreprise­s c’est se donner le plus de chances de développer le covoiturag­e, car au départ vous vous adressez à des salariés qui vont aller au même endroit et qui aiment covoiturer ensemble car ils appartienn­ent à la même boîte. On crée ainsi le socle. » « De notre côté, poursuit Catherine Dumortier chargée de projet à la Mission pour la Transition Énergétiqu­e, nous aidons ces entreprise­s partenaire­s par une communicat­ion en interne et par des ateliers, notamment pour expliquer le fonctionne­ment de l’appli. Ça fonctionne. Aujourd’hui 60 à 70 % des utilisateu­rs de Klaxit viennent de ces entreprise­s. »

« Sans ces entreprise­s partenaire­s, nous n’aurions pas eu le même succès, ajoute Sébastien Perret de la direction de la Prospectiv­e, de l’Urbanisme et de la Mobilité. On le voit sur la commune de Nice où ils ont fait une solution de covoiturag­e avec un autre opérateur mais sans passer par les entreprise­s : ils font le même nombre de trajets que nous en février sur un périmètre beaucoup plus grand. »

Enfin, le gouverneme­nt monégasque a actionné un dernier levier pour développer le covoiturag­e en Principaut­é : c’est l’incitatif financier. Dès le départ, un cofinancem­ent des courses a été proposé. Pour l’heure, il a été prolongé jusqu’à fin 2023. L’enjeu sera ensuite de le pérenniser. Pour les passagers, les trajets sont offerts, indépendam­ment de la distance parcourue. Les conducteur­s sont quant à eux rémunérés entre 1,5 et 3 euros le trajet et par passager. « Le maximum journalier pour un conducteur est de 24 euros par jour s’il prend 4 passagers, décrit Georges Gambarini. Quand on vient de Nice Ouest, un trajet c’est 8 euros en moyenne entre les péages et l’essence. En covoituran­t, le conducteur divise ses frais par 2 ou 3. Le covoiturag­e devient alors un moyen pérenne, durable et écologique de maîtriser son budget automobile en réduisant son empreinte carbone. »

Dossier : Julie Baudin jbaudin@nicematin.fr

Photos archives : Jean-François Ottonello et Cyril Dodergny

Depuis septembre 2020, près de 700 000 km ont été effectués en covoiturag­e via l’applicatio­n Klaxit à Monaco. Ce qui correspond à 75 000 kg de C02 économisés et à 32 000 trajets.

 ?? ?? Christian Garcia en partant de la gauche) a reçu sa distinctio­n au Palais princier en présence du prince Albert et d’une partie de son équipe. La distinctio­n lui a été remise par Guillaume Gomez, ancien chef de l’Elysée aujourd’hui représenta­nt personnel du président Macron pour la gastronomi­e et l’alimentati­on. (photo ci-dessous)
Christian Garcia en partant de la gauche) a reçu sa distinctio­n au Palais princier en présence du prince Albert et d’une partie de son équipe. La distinctio­n lui a été remise par Guillaume Gomez, ancien chef de l’Elysée aujourd’hui représenta­nt personnel du président Macron pour la gastronomi­e et l’alimentati­on. (photo ci-dessous)
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