Repeupler, et nettoyer
« Pendant 5 ans, il sera incontournable de procéder à des lâchers d’alevins réguliers » estime Cyrille Leja, président de la Société des pêcheurs de Tende. En août 2021, dans le cadre du projet « River rebirth », une première opération de lâcher a permis de réintroduire plusieurs dizaines de milliers d’alevins de truites fario dans les cours d’eau du secteur. Des alevins qui ne seraient pas pêchables avant trois à quatre ans, le temps d’atteindre la bonne taille. Pour un investissement de 7 000 euros, que l’Association des pêcheurs de Tende a pu récolter grâce au soutien de la Ville de Tende, du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur au travers du Fonds pour la Reconstruction des Vallées et le Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) porté par la députée Alexandra ValettaArdisson. Début mars, une vingtaine de bénévoles de l’Association des pêcheurs de Tende avait aussi déversé 200 kg de truites fario et arc-enciel adultes dans les torrents du Bieugne et du Refreï, en taille d’être pêchées.
Mais ça ne suffira pas : « Il y a encore trop de déchets liés à la tempête Alex. Des ferrailles, des matériaux de construction, et surtout des polystyrènes qui se désagrègent en des milliers de petites billes… Si on repeuple avec cette pollution synthétique, les alevins ne se développeront pas… » D’où des opérations de nettoyage incontournables, programmées bientôt, pour tenter d’enlever le plus de déchets possible.
de pêche particulières, pour la préservation du milieu aquatique : harmonisation du nombre de captures (six prises par jour et par pêcheur en rivières et plans d’eau confondus contre six en rivières et dix en plan d’eau par le passé), augmentation de la taille de capture à 23 cm (contre 20 cm par le passé), retrait systématique de l’ardillon, tous modes de pêche confondus… De plus, une zone « no kill », avec une obligation de relâcher le poisson, a été créée du côté du plat des Merveilles, dans le Mercantour, à 2 000 mètres d’altitude [lire ci-dessous]. Des dispositions auxquelles les services de l’État ont été sensibles.
« La Préfecture a vu que nous ferions
le nécessaire, et que nous pouvons, en cas de pression de pêche trop importante, prendre d’autres décisions, par exemple la limitation de vente de cartes de pêche, pour réguler », indique Cyrille Leja. « Par ailleurs, l’accès aux rivières autorisées, dans ce sousbassin de Casterino, reste très dégradé. Ce qui limite naturellement la pêche sur cette zone. Qui est de plus fréquentée surtout par des pêcheurs sportifs qui ne prélèvent pas le poisson mais le relâchent… »
YANN DELANOË 1) L’arrêté préfectoral avait été pris notamment en fonction d’un avis de la Fédération des Alpes-Maritimes pour la pêche et la protection du milieu aquatique du 8 mars, ainsi que de l’Office français de la biodiversité (OFB)du2mars,pour« favoriserlaprotectiondupoisson après les intempéries du 2 et 3 octobre 2020 ».