Nice-Matin (Menton)

Où en est l’enquête ?

-

(Photo Cyril Dodergny)

Il y a une quinzaine de jours, à l’occasion du lancement des fouilles archéologi­ques du site, le Drassm a constaté un pillage récent de l’épave et des amphores qu’elle contenait. Au vu des trente spécimens prêts à être évacués, « on est probableme­nt sur un pillage à vocation commercial­e. Ce que l’on sait aussi, c’est qu’il est récent », avance son directeur. « Le site n’est qu’à 20 mètres de profondeur. Même des apnéistes peuvent y aller. Pour moi, le pillage s’est étalé sur 2020 et 2021 », expose Anne Joncheray, la plongeuse qui avait découvert le caboteur (Nice-Matin du 29 avril).

« Ce ne sont pas des amoureux de l’art »

Pour la protéger, l’épave a été sablée en urgence et un arrêté provisoire a été pris pour interdire le mouillage et la plongée sur le site. Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille, puis confiée à la gendarmeri­e maritime. Cette dernière étant toujours en cours, peu d’informatio­ns sont révélées.

Pour Arnaud Schaumasse, c’est l’occasion de rappeler que, en France, si aucun propriétai­re n’est connu, les biens maritimes sont la propriété de l’État. « S’il est vendable, ce type d’objet est plombé et accompagné d’un document de certificat­ion » , insiste-t-il. Le Drassm tient d’ailleurs un registre exhaustif des biens qui peuvent être vendus et peut renseigner les acheteurs. « Ces pillards ne sont pas des esthètes, des amoureux de l’art. Pour extraire une amphore, ils n’hésitent pas à en détruire d’autres », martèle-t-il. « On a perdu des dizaines d’indices qui pouvaient éclairer sur l’histoire du bateau, les conditions de son naufrage… Les auteurs encourent une forte amende. Mais leurs méfaits n’ont pas de prix », complète Anne Joncheray.

Dossier : Alice Patalacci / apatalacci@nicematin.fr

 ?? ?? Pour être exposées à l’air libre, les amphores doivent être dessalées. Elles ont donc été plongées dans des bains d’eau douce, dont l’eau sera régulièrem­ent changée.
Pour être exposées à l’air libre, les amphores doivent être dessalées. Elles ont donc été plongées dans des bains d’eau douce, dont l’eau sera régulièrem­ent changée.

Newspapers in French

Newspapers from France