À deux pas de l’arène
Partis de Nice à pied le 18 avril, Cindy et Iclo arriveront aujourd’hui au Stade de France. La fin d’un long périple pour ces deux supporters du Gym. Ils ont souffert pour la bonne cause.
Tout est bon pour briser la monotonie. Le défi était fou et l’ennui s’y est fait une place de choix. Prévisible, quand on se lance dans une aventure de 850 kilomètres à pied. Alors, hier aprèsmidi, Iclo semblait tout heureux de décrocher son téléphone au milieu de la forêt de Fontainebleau. Partis de l’Allianz Riviera le 18 avril pour rejoindre le Stade de France en ce jour de finale, le Niçois et sa compère Cindy touchent au but. « On est en forme même si on a des petits bobos partout, lance l’homme de 40 ans. Mais on n’y pense pas. On a juste envie d’être demain soir (ce soir). »
« Hâte de voir du rouge et noir »
L’objectif est à portée de main. Le plus grand stade de France se dessine à l’horizon, après des journées longues comme vingt-cinq ans sans trophée. Né pour récolter des fonds en faveur d’un groupe d’enfants défavorisés, le projet a permis de gonfler la cagnotte ouverte par le duo le jour du départ. Les 2000 euros ont été dépassés, les 3000 se rapprochent. L’année prochaine, un groupe de jeunes aura la chance d’assister à un match du Gym à l’extérieur grâce à Cindy et Iclo.
D’ici-là, ces deux supporters auront soufflé. Et surtout profité de leur arrivée à Saint-Denis. «Ona hâte de voir du rouge et noir, confie Iclo en rigolant. Les deux dernières semaines, on a vu du jaune et vert partout avec les champs de (DR) colza. » Mieux valait éviter l’allergie.
« On a traversé des villages fantômes »
C’était long. Parfois interminable. Du genre à jouer avec votre patience. « Ce que je n’avais pas anticipé, c’est la lassitude. Les journées étaient tout le temps les mêmes, on a beaucoup marché sur le bord de route. [...] Il y a des jours où c’était compliqué de poser le pied par terre, mais on n’a jamais envisagé d’arrêter. »
La traversée de la Bourgogne n’a pourtant pas été bercée d’ivresse. « Lors d’une étape, on n’a croisé aucun supermarché ni boulangerie. On a traversé que des villages fantômes. Et puis on est tombé sur deux femmes qui lavaient leur voiture. Quand elles se sont rendu compte qu’on était en galère, elles nous ont donné des compotes et du chocolat. » Le moral a parfois vacillé mais les jambes ont tenu le coup. Solides malgré les douleurs. Arrivé près de Melun hier, le duo propose aux motivés de les accompagner dans la dernière heure de marche (1). Probablement celle qui va passer le plus vite.
VIVIEN SEILLER 1. Plus de détails sur le compte twitter @iclo. Cagnotte disponible en ligne : https://bit.ly/3MT5HvB
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