Un retourné
Sauvé par un geste incroyable de l’inoubliable Pancho Gonzalez, l’OGC Nice remporte sa deuxième Coupe de France face à l’OM (2-1). Depuis, ce ciseau appartient à la légende.
Le fait d’armes de notre ami Pancho. « Tu sais, mon petit, je ne sais plus si c’est le ballon ou mon pied droit qui a touché la transversale ! Et des années après, je ne sais toujours pas si le ballon a franchi la ligne ou pas... Je ne crois pas », nous a soufflé un jour Monsieur Gonzalez qui est le Gym à lui tout seul tant son parcours (joueur, capitaine, entraîneur, dirigeant) en dit long sur son amour du club. Cette fameuse 88e minute, vous pouvez la voir et la revoir en noir et blanc sur Youtube. Si elle ne vous déclenche pas les frissons, passez votre chemin. La Bonne Mère et tous les Marseillais continuent de voir le ballon au fond. Peuchère. Surtout que dans la foulée, le dénommé Palluch aura une seconde chance. Mais cette fois, c’est Carniglia qui sauvera sur la ligne en repoussant de la tête. Les miracles arrivent toujours deux fois.
Il faut croire aux signes. La preuve : le parcours des Aiglons jusqu’à ce dimanche 23 mai tient autant du talent qu’il contient de mystères. En 16e, ils passent tout près de la catastrophe face aux amateurs de Blenod qui pousseront les pros à un second match. Rebelote en quart contre les amis bordelais après une première confrontation rocambolesque.
Bref, les Niçois n’ont pas joué cinq, mais sept rencontres (les tirs aux buts n’existent pas) avant d’arriver à Colombes. Ouf !
L’OM prépare la fête, Nice un match
Deux ans après leur première victoire en Coupe de France, au terme d’une finale de légende face à Bordeaux (5-3), les Rouge et Noir ont, cette fois, rendezvous avec le voisin marseillais. L’OM a déjà six Coupes dans son armoire et le champagne au frais. Un vent d’optimisme souffle sur le Vieux-Port. Un drôle de mistral. Gonflés de certitudes, les dirigeants olympiens ont demandé à la SNCF de repeindre la locomotive du retour aux couleurs du club. La star Ben Barek, le buteur Andersson, mais aussi Scotti et tous les autres posent avec Fernandel avant le départ pour la capitale. L’OM s’y voit déjà.
Malgré un championnat raté - ils ont terminé 14es c’est-àdire six rangs derrière le Gym - les Marseillais sont favoris. Dans leurs têtes et chez les bookmakers. Tout ça fait les affaires des Niçois qui montent tranquillement leur coup du côté de Maisons-Laffitte. « Les Marseillais préparent la fête, nous un match... », souffle George Berry. Le coach anglais du Gym a tout compris. Il sait aussi que son attaque peut faire très mal à l’ennemi. Il aligne donc cinq joueurs à vocation offensive (Ujlaki, Antonio, Carniglia, Fontaine et Nurenberg). C’est tout sauf une folie. Surtout quand on a Cuissard et Mahjoub au milieu. « L’une des plus belles paires de demis de l’histoire de l’OGCN », a toujours affirmé Julien Giarrizzi, journaliste de Nice-Matin et de légende. Les Niçois ont eu une longue route avant ce rendezvous. Mais le jour J, ils sont à l’heure. Ce n’est pas le cas de leurs adversaires. Pris dans les bouchons parisiens, le bus de l’OM arrivera au stade vingt minutes avant le coup d’envoi. Pas la meilleure façon d’entrer dans l’événement. La preuve : Ben Barek et les siens sont menés 2-0 au bout de 10 minutes. Deux