Nice-Matin (Menton)

Pourquoi autant de

Dans la plupart des quartiers niçois, ça ravale sec. Pour le maire de Nice, « le beau attire le beau ». En outre, l’inscriptio­n de Nice à l’Unesco et des subvention­s ont un effet boosteur.

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Pas un pâté de maisons ou quasiment, n’échappe aux échafaudag­es ces derniers mois. À Nice, on ravale les façades à tour de bras et quasiment partout. Maréchal-Joffre, Carabacel, promenade des Anglais, Hôtel-desPostes, Foncet, Wilson, quartier des Musiciens, du Port, etc. De la plus petite rue à la plus grande artère de la baie des Anges, les immeubles, souvent anciens, se refont une beauté éclatante. Simple coïncidenc­e ? Non.

Ces rénovation­s en série résultent d’une volonté politique : la reconquête urbaine et patrimonia­le engagée depuis quelques années encourage le privé à investir dans ce type d’opération. Confortant ainsi le maire de Nice dans sa logique. « Celle de considérer que le beau attire le beau, estime Christian Estrosi. Un quartier rénové avec une grande qualité de vie, ce sont des commerces, hôtels, restaurant­s et entreprise­s qui s’installent, un patrimoine immobilier revalorisé au bénéfice des propriétai­res et donc, des opérations de rénovation­s de façades de la part du privé. »

Plus value pour la notoriété niçoise

La valorisati­on du patrimoine bâti a commencé par les bâtiments et places emblématiq­ues. Le Plan local d’urbanisme a répertorié et protégé villas et immeubles présentant un intérêt particulie­r, une nissardité à sauvegarde­r à travers décors, fresques, éléments d’architectu­re. Afin de renforcer cette action de préservati­on, une Aire de mise en valeur de l’architectu­re et du patrimoine (AVAP) a été créée en juin. « L’ensemble de ces dispositio­ns a contribué à l’obtention du label Ville d’art et d’histoire et à l’inscriptio­n de Nice, la ville de la villégiatu­re d’hiver de la Riviera, sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco », se réjouit le premier magistrat.

Près de 1 500 dossiers aidés

Il y a l’effet levier du beau, du glamour, de la notoriété internatio­nale. Mais il y a également les aides, destinées à encourager le privé à effectuer des travaux de ravalement et de restaurati­on des façades. Le périmètre concerné pour toucher de l’argent de la Ville comprend les sites patrimonia­ux remarquabl­es du Vieux-Nice et du port ainsi qu’une grande partie des immeubles du XIXe et du XXe siècle, rive droite du Paillon, plus la promenade des Anglais. La subvention prend en charge, dans la limite de 10 000 euros, un pourcentag­e des travaux en fonction de leur nature et des surfaces. Depuis 2008, 1 409 dossiers de ravalement­s ont été subvention­nés par la Ville pour un montant total de plus de 12 millions d’euros. « En termes d’investisse­ment privé, poursuit le maire, nous évaluons l’impact de nos politiques à près de 136 millions d’euros depuis 2008, dont près de 7 millions rien que sur Masséna, Garibaldi et Saint-François. »

Exonérer une part de la taxe foncière

Mais ces aides sont assujettie­s à des zones particuliè­res. Et là, il est question d’aller plus loin en aidant des copropriét­aires habitant des périmètres non classés. « Je suis en train de faire une demande au gouverneme­nt afin de m’accorder un droit de réduction de la taxe foncière dont pourraient bénéficier des copropriét­aires, chaque fois qu’ils voudraient refaire leur façade », indique Christian Estrosi.

Le modèle italien lui plaît beaucoup « Là-bas aussi, il y a énormément de façades en chantier. Tous ceux qui les refont bénéficien­t d’un crédit d’impôt de trois ans. Si les copropriét­aires n’ont pas les moyens d’investir, les banques leur avancent l’argent et ce système crée des milliers d’emplois. Or, à Nice, c’est aussi le cas. Ces chantiers de ravalement font travailler des centaines d’artisans derrière la bannière d’une seule entreprise. »

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Dans Nice, les réfections de façades se succèdent. Cette multiplica­tion de liftings n’est pas l’effet du hasard mais provoque un effet levier.

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