Nice-Matin (Menton)

Et le syndic dans tout ça ? Quels droits ? Quelles obligation­s ?

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« Le syndic est le seul à pouvoir dire s’il faut ou non refaire une façade. »

Voilà pour le principe de base rappelé par Marie Colonna, gérante du cabinet Colonna, boulevard Victor-Hugo.

Pourtant, plusieurs services, notamment municipaux, sont là aussi pour solliciter les cabinets de syndics : urbanisme, risques urbains ouverts à tout public et que n’importe quel propriétai­re peut saisir. Parfois, un ravalement peut démarrer comme ça, même s’il faut faire la part des choses, même si les syndics « savent lorsqu’il faut agir ». Agir pour réparer partiellem­ent. Agir pour tout refaire. « Dès qu’on fait une demande de travaux de ravalement, ça doit passer par la mairie. » Donc les deux organes sont liés.

Travaux parfois imposés

Beaucoup de façades en cours de réfection actuelleme­nt dans Nice ? « Cela peut nous être imposé, poursuit Marie Colonna. Par mises en demeure ou mises en péril. Lorsque la ligne 1 du tram a été construite, on nous a mis en demeure de refaire les façades bordant la future ligne. Avec des subvention­s. »

Des aides mouvantes : « Les 40 % de subvention, c’est fini. À présent, les aides sont plafonnées à 10 000 euros par copropriét­é, enchaîne Sabrina Sandri, gestionnai­re. Cette somme est allouée à un périmètre précis, qui fait l’objet d’une cartograph­ie qui, elle-même, change chaque année au

janvier. »

C’est au syndic de demander une subvention auprès du service de l’urbanisme. «Silacoprop­riété n’est pas éligible à l’octroi de la subvention, elle doit, selon le Code de la copropriét­é, faire refaire la façade tous les 10 ans. »

Il y a la théorie et la pratique. « Dans les faits, c’est impossible car trop cher. » Le prix d’un ravalement est tributaire de multiples facteurs : surface, décoration­s, moulures, ferronneri­e, etc.

Laisser une trace

Sans toujours aller au lifting total, « une façade doit être entretenue. En cas de problème, le syndic et la copropriét­é sont mis en cause. Du reste, le syndic doit le signaler dans le compte rendu de l’assemblée générale des copropriét­aires. Il faut qu’il y ait une trace. En inscrivant les travaux de ravalement à l’ordre du jour, on est couvert. » Mais ce sont les copropriét­aires qui décident ou pas de faire ravaler : un vote intervient en assemblée générale après consultati­on de trois devis.

Place Masséna, dont le régime en vigueur prévoit un taux exceptionn­el de subvention de 40 % (près d’1,5 million d’euros), place SaintFranç­ois (taux de subvention de 60 % pour un montant de 435 700 euros), place Garibaldi (1,45 million d’euros), le Couvent de la Visitation au taux de subvention de 40 % pour le ravalement des immeubles privés aux abords et 8,1 millions d’euros dans le périmètre de l’Avap (aire de mise en valeur de l’architectu­re et du patrimoine) créée en juin et qui inclusnota­mment Cimiez, le Mont-Boron, Les Baumettes et le Piol.

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