Nice-Matin (Menton)

Galtier, avenir en suspens

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Dans les travées du Stade de France, Christophe Galtier était un homme meurtri. Complèteme­nt sonné par le scénario de cette finale, le coach niçois n’est pas près d’évacuer sa colère, enfouie en lui depuis plusieurs semaines, déjà. Cet échec cuisant a étalé au grand jour les divergence­s de vue qu’il entretient avec sa direction, et notamment avec Julien Fournier. Entre les deux hommes, le lien de confiance s’est effrité depuis le dernier mercato hivernal. Deuxième de Ligue 1 en janvier, Galtier veut alors du renfort expériment­é, capable d’apporter une plusvalue immédiate à son groupe. Le coach niçois juge son effectif pas assez fourni offensivem­ent, sur les côtés surtout, alors qu’il était pourtant très heureux du recrutemen­t de Calvin Stengs l’été dernier. Un an plus tard, le milieu offensif hollandais, acheté pour près de douze millions d’euros, ne fait plus partie des plans du staff. En coulisses, Fournier s’active sur plusieurs pistes mais ne parvient pas à trouver d’accord financier avec des garçons d’expérience comme Bergwijn de Tottenham. Nice recrute finalement Billal Brahimi pour 7 millions d’euros. Aux yeux du duo Galtier-Oleksiak, c’est la goutte d’eau. «On prétend à la Ligue des champions mais on se renforce avec un remplaçant d’Angers », regrettent-ils en privé. Des phrases qui ne passent pas en interne, où deux courants s’opposent. Il y a ceux qui considèren­t que Galtier a un effectif de grande qualité, de la concurrenc­e à tous les étages, comme il y en a rarement eu à l’OGC Nice, et qu’être deuxième de Ligue 1 à la trêve n’était pas l’exploit de l’année.

Galtier souhaite un tête-à-tête avec Jim Ratcliffe

Dans le camp Galtier, on pense plutôt que l’équipe est en surrégime, qu’elle surperform­e et qu’elle a encore plein de manques. Moins présent au quotidien et éloigné du sportif depuis son retour au club, en 2019, Jean-Pierre Rivère vient tenter de jouer les médiateurs, sa fidélité envers Fournier le contraint à une forme de réserve.

Après s’être déjà rapproché ces dernières semaines de Dave Brailsford, le directeur du sport du groupe britanniqu­e, Galtier souhaite désormais avoir une prise directe avec Jim Ratcliffe, le grand patron du groupe Ineos. D’ici la fin de saison, il espère une réunion en tête-à-tête avec le boss qui l’a encore soutenu publiqueme­nt au moment de la tentative de rachat de Chelsea. Galtier n’a jamais caché son envie de retravaill­er avec Luis Campos, l’ancien directeur sportif de Lille et Monaco, avec qui il échange encore régulièrem­ent.

Sans ça, il pourrait prendre une décision radicale et quitter le club à deux ans de la fin de son contrat, ce qui lui trotte dans la tête depuis un moment. Les trois derniers matchs de la saison (Saint-Etienne, Lille et Reims) doivent permettre à l’OGC Nice de retrouver l’Europe, deux ans après leur campagne en Ligue Europa. Cela n’effacera pas le souvenir si douloureux de cette finale que le Gym n’a jamais disputée et qui n’a pas rendu service à l’image du club. Dans un contexte pesant, Galtier, sous contrat jusqu’en 2024, joue gros d’ici le 22 mai même s’il estime, en privé, avoir été trompé sur la marchandis­e et que le Gym doit encore se structurer à tous les étages (Photo Sébastien Botella) pour faire jeu égal avec Marseille, Lyon ou Monaco. La direction, qui n’a pas apprécié la deuxième partie de saison du Gym, le manque de progressio­n de la majorité des joueurs et, bien sûr, le visage piteux affiché par l’équipe contre Nantes, n’a jamais été du genre à retenir ses entraîneur­s ou à céder à leurs doléances. Il reste aussi à savoir si Julien Fournier pourrait collaborer avec Luis Campos, dont le nom revient avec insistance et que Galtier aimerait plus que tout avoir à ses côtés. Plusieurs clubs, à l’étranger notamment, ont déjà placé leurs pions au cas où Galtier viendrait à quitter l’OGC Nice.

VINCENT MENICHINI

Christophe et sa fille Carla.

21h

Hervé Mathoux, le journalist­e de Canal + est revenu sur la main de Boudaoui sur Twitter, paraphrasa­nt la phrase de l’attaquant anglais Gary Lineker de 1990 (« le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne »).

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