Nice-Matin (Menton)

Le difficile retour des

La joie qui entourait le déplacemen­t des 24 000 Niçois à Paris, a laissé place à de la déception dans les rangs azuréens hier. Il faut le temps de digérer.

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Ils étaient trois cents supporters à accompagne­r le départ du bus jeudi depuis le centre d’entraîneme­nt, dans une ambiance joyeuse et festive. Cela lançait ce grand week-end de fête qui aurait pu se terminer en fanfare avec le défilé sur la Promenade des Anglais. On était très loin de cette ambiance de liesse hier matin, pour ces milliers de Niçois qui rentraient chez eux, par avions ou dans les trains. « Il n’y a plus beaucoup de maillots niçois », glissait une mère de famille avant d’embarquer à Orly. La veille, tous les supporters qui avaient fait ce déplacemen­t arboraient fièrement le rouge et noir. Ils n’étaient plus qu’une poignée à oser afficher leurs couleurs. C’était encore le cas de Christophe et sa fille Carla, 15 ans, qui découvrait le Stade de France. « Mais aujourd’hui (hier), c’est encore dur, glissait le papa, qui était déjà de la défaite en 2006 en finale de la Coupe de la Ligue contre Nancy. Il va falloir attendre quelques jours avant que ça passe. C’est la loi du foot, il y a un vainqueur, un perdant, mais ce qui m’embête le plus, c’est qu’il y a beaucoup de joueurs qui n’ont pas joué ce match comme si c’était une finale. Ils ne se sont pas donnés à fond ».

Dolberg récoltant la palme des critiques. coach aurait dû le sortir bien avant ».

Ce manque de grinta dans l’équipe niçoise, malgré la présence de 24 000 fidèles pour la pousser, ressortait de toutes les conversati­ons. « Je suis très déçu », avouait Bruno, 58 ans, venu avec des amis de Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var. «On avait l’impression que les joueurs n’avaient pas envie. Les Nantais étaient moins forts mais ils «Le avaient plus la gnaque. Depuis quelques matchs, on sent que ça ne va pas. Ces derniers temps, on gagnait avec des buts tombés du ciel. »

« On pensait que Galtier aurait mis la pression à la mi-temps pour les bouger, mais on prend ce but tout de suite », rembobinai­t Christophe. « Ils ont sans doute été accablés...».

« On est un club de loosers ! »

Nicolas et Richard, la quarantain­e, membres du premier anneau de la Populaire Sud et abonnés depuis 27 ans, tenaient un discours encore plus sévère. « On est un club de loosers ! C’est la même chose depuis 60 ans. On ne gagnera jamais rien. Même quand on remporte la Coupe en 1997 on cale en D2... Mon père a 65 ans, il n’a même pas connu les titres de l’époque. On est la cinquième ville de France et on se fait toujours avoir ».

Malgré la déception, il reste encore trois matchs à disputer et la possibilit­é d’accrocher l’Europe. Les supporters voient-ils leur équipe capable de remplir cette mission ? « Je pense qu’on peut tout perdre et rater aussi l’Europe, poursuivai­t Bruno, fataliste. Aujourd’hui on est 6e (avec un match en moins, ndlr) et les équipes devant nous ont une meilleure dynamique. »

« On va essayer d’aller aux deux derniers matchs (à domicile contre Saint-Etienne et Lille) », reprenait Christophe, un brin plus optimiste. L’absence d’Atal nous fait mal, mais il faut aller chercher l’Europe, et même mieux que cette 5e place ».

Le premier rendez-vous contre les Verts a déjà lieu dans deux jours. L’occasion de tourner la page et commencer à accepter cette défaite en finale.

L’euphorie de l’arrivée en gare de Lyon. Le retour a été bien plus calme.

Le virage niçois s’est vidé en une poignée de minutes. Les supporters n’ont pas voulu voir ça. Ce nouveau trophée qui leur file sous le nez, la joie d’un public nantais exalté. Fin de l’aventure. On replie les drapeaux et on lève le camp. Le match a été pénible, l’après-match

douloureux. Partis relativeme­nt tôt du Stade de France samedi soir, les fans du Gym se sont en partie dirigés vers la gare de Lyon pour grimper dans leur train prévu aux alentours de 2h du matin. « C’était galère pour trouver le chemin du retour », souffle l’un d’eux, qui se serait bien passé de ces longues minutes de marche suivies d’une petite parenthèse RER après une telle déception.

Fatigue et dépit

Ambiance morose, que ce soit pour les occupants de la première rame (regroupant majoritair­ement des supporters de la Populaire Sud) ou de la seconde. Certains sont même partis tellement tôt de l’enceinte qu’ils ont dû patienter près de deux heures dans le hall. Valises lourdes, rêves envolés. « Ils se sont enflammés pendant une heure et

Revue de presse : Nantes fait les gros titres

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Gérard, Michelle, Isabelle et Bruno ont refait le match hier matin à l’aéroport d’Orly avant de resdescend­re sur Nice.
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