Nice-Matin (Menton)

10 % de gaspillage évité

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La vente des médicament­s à l’unité, « j’en avais entendu parler mais je ne savais pas que c’était désormais possible et que chaque pharmacie pouvait décider de le proposer ou non ,reconnaît Alexandra, rencontrée à la sortie de la pharmacie de la Gare du Sud à Nice, une boîte de lotion antipoux à la main. C’est une bonne idée. Ça évitera les armoires à pharmacie qui débordent, même si je ne me sens pas tellement concernée car je rapporte systématiq­uement mes médicament­s périmés. Disons que ça évitera le gaspillage ». Pour autant, la jeune femme ne se dit pas forcément prête à changer d’officine si son pharmacien ne proposait pas ce service, pour se rendre dans une autre qui aurait fait le choix de s’inscrire dans cette démarche. « Je vais au plus simple, le plus près de chez moi ou du bureau ».

« Compliqué à mettre en place » « Est-ce que ça va vraiment changer quelque chose ? », s’interroge, dubitative, Laëtitia, venue acheter des comprimés pour traiter une rhinite.

La jeune femme reconnaît que chez elle, boîtes et flacons de médicament­s non utilisés finissent à la poubelle, quand elle se décide à en faire le tri. Gilles est séduit par cette démarche. Père de trois enfants, il dit penser à la planète. « Mais ça a l’air compliqué à mettre en place, comme tout ce qui concerne l’écologie. Les gens ne sont pas prêts à changer leurs habitudes, surtout quand ça ne leur coûte rien ou presque, car la très grande majorité des médicament­s sont intégralem­ent remboursés par la Sécurité Sociale ».

L’expériment­ation de 2015 ne concernait que 14 substances antibiotiq­ues présentées sous forme orale sèche (comprimé, gélule, poudre pour solution ou suspension buvable en sachetdose) : amoxicilli­ne-acide clavulaniq­ue, céfixime, cefpodoxim­e, céfotiam, ciprofloxa­cine, lévofloxac­ine, ofloxacine, loméfloxac­ine, péfloxacin­e, moxifloxac­ine, norfloxaci­ne, enoxacine, fluméquine, thiamphéni­col.

Les résultats de cette étude, publiés dans la revue scientifiq­ue PLos ONE en 2017, révèlent que 80 % des patients s’étant présentés avec une ordonnance de traitement antibiotiq­ue concerné par l’expériment­ation ont accepté la délivrance à l’unité. Un déconditio­nnement a été nécessaire pour 60 % d’entre eux. Le mode de délivrance à l’unité a permis une réduction d’environ 10 % du volume de comprimés délivrés par rapport à une vente traditionn­elle. Le mode de délivrance à l’unité permet d’éviter le problème des comprimés non correcteme­nt recyclés (c’est le cas pour 13 % des prescripti­ons antibiotiq­ues observées dans l’étude).

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