Nice-Matin (Menton)

Ils ont payé pour des travaux qui ne seront jamais réalisés

Depuis 2018, des Antibois se plaignent de la société Alu Concept, reprochant au gérant de ne pas avoir fait le travail pour lequel ils l’ont payé. Certains ont porté plainte pour escroqueri­e.

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Virginie ne sait plus quoi faire pour retrouver les 16 900 euros qu’elle a investis dans des travaux qui n’ont jamais été réalisés. L’histoire commence en 2020, lorsqu’elle sollicite la société antiboise Alu Concept, pour faire construire des balcons et un mini-terrain de foot dans sa nouvelle maison. Après avoir versé deux acomptes à l’artisan pour qu’il puisse commander le matériel, Virginie attend que les travaux commencent.

Chèque refusé, société insolvable

Un mois, deux mois, six mois… « Soit il avait attrapé la Covid, soit on lui avait volé son chéquier, soit son fournisseu­r s’était trompé dans les dimensions, bref : il y avait toujours une excuse, se remémore-telle. Jusqu’au jour où, en parlant avec des amis, on a appris qu’il avait déjà escroqué des gens. »

La mère de famille décide de tout arrêter et demande un remboursem­ent. Sauf que le chèque que lui fait le profession­nel est refusé à la banque… La société est insolvable.

En fait, le gérant d’Alu Concept a (Photo d’illustrati­on N.-M.) déjà été condamné à deux reprises pour des faits similaires. Une première fois en 2019 à rembourser la somme de 600 euros à un couple de retraités qui l’avait sollicité pour une séparation de balcons jamais effectuée.

Puis en juin 2021 par le tribunal de commerce d’Antibes, à rendre au client Hassan El-Jazouli les 8 250 euros qu’il avait avancés pour l’installati­on de vérandas à son domicile.

D’autres clients également floués ?

« Après avoir encaissé notre chèque, il n’a jamais commencé les travaux, prétextant des problèmes personnels, que ses fournisseu­rs avaient des retards à cause de la crise sanitaire ou que la tempête Alex avait inondé le matériel… Alors que nous avons appris par la suite qu’aucune commande n’avait été passée auprès des fournisseu­rs ! », s’insurge la victime, qui n’a toujours pas récupéré son argent à ce jour.

Il y a quelques mois, la propriétai­re d’un appartemen­t à Juanles-Pins a également porté plainte pour escroqueri­e au commissari­at de Nancy, après « avoir perdu 4 000 euros pour une cuisine jamais installée ». Tout comme un autre plaignant, qui a fait appel à l’artisan pour une pergola et des volets de garage : « Il me doit 15 000 euros. »

Si la police a ouvert une enquête, contacté par nos soins, l’artisan se défend : « Cette personne est venue jusque chez moi pour m’agresser avant de me faire une mauvaise réputation sur Facebook. Maintenant, plus personne ne veut travailler avec moi, donc je n’ai pas les moyens de leur rendre leur argent. »

Alors qu’il assure « essayer de remonter la pente pour pouvoir les rembourser », son avocat, Me Loyer, insiste sur le fait que son client « a toujours été disponible pour régler les dossiers amiablemen­t et régulièrem­ent dans l’intérêt de ses clients ».

ÉMILIE MOULIN emoulin@nicematin.fr 1. Élu au conseil municipal d’Antibes.

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Le gérant d’Alu Concept a déjà été condamné en 2019 et en 2021 pour des faits similaires.

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