Des promesses face à la
Alors que l’inflation ne cesse d’augmenter, le gouvernement promet de nouvelles mesures en faveur des ménages. Les consommateurs varois, eux, font leurs comptes...
Oui, tout augmente ma bonne dame ! ». La phrase, laconique, peut tourner en boucle ces temps-ci. L’Insee, toujours prompt à dégainer ses projections chiffrées, table sur une croissance du PIB 0,25 % au second trimestre après une stagnation entre janvier et mars, avec à la clé un pronostic « fantastique ». « Le pouvoir d’achat des Français pourrait encore reculer d’ici au mois de juin ».
Après avoir atteint 4,8 % sur un an en avril (voir l’infographie ci-dessous), selon une estimation provisoire, l'inflation devrait dépasser les 5 % en mai et atteindre 5,4 % en juin, tirée en particulier par les prix alimentaires (lire en page suivante), et toujours par ceux de l'énergie, même si leur augmentation ralentirait quelque peu (+26% en juin après +29,2 % en mars).
« Positive attitude » tout de même, l'Institut national de la statistique estime que sans le « bouclier tarifaire » sur le gaz et l'électricité et la « remise carburants », mis en place par le gouvernement, l'inflation dépasserait les 7 % en mai, en glissement annuel. Signe qui ne trompe pas, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire devait faire, hier en conseil des ministres, une communication sur « la protection du pouvoir d'achat » , mesures à venir du nouveau gouvernement vers lesquelles se braquent tous les regards des Français.
Répit de courte durée, il n’aura échappé à personne que les prix à la pompe augmentent à nouveau depuis trois semaines. La barre symbolique des 2 euros le litre pour le gazole est à nouveau en passe d’être franchie, voire déjà dépassée dans certaines stations.
La faute à la guerre en Ukraine, le projet d’embargo européen sur le pétrole russe ne faisant qu’attiser la tendance. + 6,3 % pour les produits alimentaires en juin prévoit l’Insee. Des prix tirés vers le haut à la fois par la guerre en Ukraine, mais aussi par la politique zéro Covid pratiquée en Chine.
Conséquence directe de l’inflation, le nouvel indice de référence des loyers (l’IRL qui se calcule à partir de la moyenne, sur les 12 derniers mois, de l’évolution des prix à la consommation), a grimpé pour représenter une hausse annuelle de 2,48 %. Cet indice étant la « bible » sur lequel se basent les propriétaires pour réviser leurs prétentions, peu de « mansuétude » à attendre. Exemple, un loyer de 700 euros passera, après application de l’IRL, à 718 euros.
Dossier : Laurent AMALRIC lamalric@nicematin.fr