Nice-Matin (Menton)

Coup de poing mortel à En bref Menton : 8 ans de prison

La famille Baldini avait perdu un fils lors d’une agression en Moselle. Huit ans plus tard, le père trouvait la mort à la suite d’une altercatio­n pour une place de parking.

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Myriam et Jean-Marie Baldini voulaient tourner la page, fuir la Moselle où Damien, 19 ans, leur fils aîné, était mort le 18 novembre 2006, agressé à mort par un individu ivre de jalousie. L’emménageme­nt à Menton avec leur fils Benjamin constituai­t pour eux un nouveau départ. Jean-Marie Baldini, 61 ans, longtemps vigil dans un supermarch­é, était à la retraite.

Le 17 novembre 2014, la famille est confrontée à un nouveau drame, presque huit ans presque jour pour jour après. Vers 13 heures, JeanMarie Baldini gît, inerte, sur le bitume du parking privé de la résidence Les Cytises.

Mohamed Kraiem, 28 ans, qui vient de relever des compteurs électrique­s, tente de le ranimer, le place en position latérale de sécurité et ap- pelle les secours.

Rongé par l’angoisse

Huit jours plus tard, Jean-Marie Baldini décède. L’autopsie révèle plusieurs fractures. La police commence à avoir des doutes sur l’homme qui a donné l’alerte. Mohamed Kraiem est placé en garde à vue. Son récit ne colle pas vraiment aux constatati­ons des médecins légistes. Il est mis en examen pour violences volontaire­s ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Mohamed Kraiem est jugé depuis lundi par la cour d’assises des Alpes-Maritimes présidée par Emmanuelle De Rosa.

L’accusé, qui n’est resté que quelques jours en détention provisoire, comparaît libre. Il est serveur à Nice. Il est rongé par l’angoisse. Il redoute plus que tout un retour en prison. Depuis ses aveux, l’accusé a toujours répété qu’il n’avait porté qu’un seul coup de poing : « C’est un coup qui a fait mal à toute une fa- mille. Je leur présente mes condoléanc­es, mes excuses les plus sincères. »

« Vous avez un père en or, M. Kraiem, interpelle Me Paul Herhard, avocat des parties civiles, mercredi à l’heure des plaidoirie­s. Sachez que M. Baldini était aussi un père en or, un mari en or. »

Six ans de prison requis

Les proches du défunt ne sont pas venus ici crier vengeance. Ils souhaitent entendre la vérité que seul détient l’accusé, en l’absence de témoins de l’agression. Me Herhard insiste : « Tout le monde est conscient que jamais vous n’aviez d’intention homicide. La famille considère votre repentir comme sincère. Pour autant, votre version comporte des invraisemb­lances, des contradict­ions avec les éléments du dossier. »

La partie civile le concède : le défunt, « un homme droit », était « fort en gueule » et « obsessionn­el » quand il s’agissait de préserver sa place de parking.

En revanche, nul ne le décrit comme violent ou raciste, contrairem­ent à ce que l’accusé a, un temps, sous-entendu.

L’avocat général Christophe Tricoche écarte à la fois les portraits caricatura­ux de l’accusé et de la victime. Il préfère évoquer « deux, voire trois coups d’une violence inouïe », s’appuyant sur quatre expertises. Le magistrat ne cache pas sa difficulté à déterminer le quantum de la peine contre un homme qui n’a pas le profil d’un criminel, plus de sept ans après les faits. Six ans de prison sont requis.

Pour la défense, le défi est de taille puisqu’il paraît impossible d’éviter à Mohamed Kraiem les affres d’une incarcérat­ion. Me Pierre Chami reste (Photo Ch. P.) persuadé que son client n’a porté qu’un seul coup et que la chute a ensuite provoqué des dégâts cérébraux irréversib­les. « Ce n’est pas un problème de personnali­té mais un problème de circonstan­ces », plaide Me Chami, reprenant à son compte le récit de l’accusé qui, à 12 h 53, venait de terminer son relevé : «Un taureau tout rouge me fonce dessus. Il me parle fort, il me postillonn­e dessus. »

Mohamed Kraiem frappe le retraité au visage, lui porte secours aussitôt. À 12 h 56, il hurle « Monsieur, Monsieur ! » en appelant les pompiers. Pas le comporteme­nt d’un criminel souligne l’avocat de la défense. La Cour et les jurés, après plus de trois heures de délibéré, ont condamné l’accusé à 8 ans de prison. Il a été immédiatem­ent incarcéré.

CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Nice : renversée par un camion, une femme entre la vie et la mort

Ce mercredi matin, vers 8 heures, une femme de 59 ans a été renversée au début de la route de Turin, à proximité du bar Le Gaulois. Selon les premiers éléments, elle aurait été happée par un camion toupie.

Victime d’une fracture ouverte, elle se trouvait en urgence absolue à l’arrivée des secours. Elle a été transporté­e aux urgences de l’hôpital Pasteur 2 par les pompiers. La police nationale et la municipale étaient sur place.

Une enquête est ouverte pour tenter de comprendre les circonstan­ces du drame.

G. L.

Un homme chute de plusieurs étages à Nice

Ce mercredi, peu avant 14 heures, les sapeurspom­piers ont été appelés pour une personne ayant chuté d’un immeuble. À leur arrivée, au 9 avenue de la Méditerran­ée, dans le quartier des Moulins, ils ont découvert un homme, visiblemen­t tombé du troisième étage. La victime, âgée d’une trentaine d’années, a été médicalisé­e sur place par le Smur et les sapeurs-pompiers.

Blessé, le jeune homme a été transporté aux urgences de l’hôpital Pasteur 2. Les circonstan­ces de la chute sont encore inconnues. Une enquête a été ouverte par la police nationale présente sur place. G. L.

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 ?? ?? Me Herhard avec Myriam et Benjamin Baldini, une famille doublement endeuillée.
Me Herhard avec Myriam et Benjamin Baldini, une famille doublement endeuillée.

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